La bataille des opérateurs autour de la 5G ne concerne pour le moment que les opérateurs. Les usagers eux, attendent d’en savoir un peu plus sur ce que cela va donner, là où d’autres voient les priorités ailleurs.
Alors que les deux premiers opérateurs télécommunications se livrent à une bataille farouche sur le terrain de la communication, les consommateurs attendent de voir. Mountaga Cissé est formateur en nouveaux médias. Sur sa page Facebook, il n’a pas manqué de poser un débat qui en dit long sur le flou et l’attente des usagers. « Entre Orange et Free au Sénégal, qui est le 1er sur la 5G ? Pour moi, le plus important, c’est l’offre, la qualité de service et surtout l’accessibilité. Et sur l’accessibilité, voici les faits : développeur de son état, Momo Dione est très au fait des avancées de la technologie. Mais selon lui, la bataille de la 5G c’est comme la charrue avant les bœufs. Aujourd’hui, dit-il, plusieurs zones ne sont pas encore couvertes par la 4G. « Si on parle de 5G, c’est bien. La technologie avance. Mais il ne faut pas brûler les étapes. Il faut d’abord, selon lui, relever le défi de la couverture du territoire ». Orange annonce avoir déployé la 5G sur 129 sites dans le pays dont 124 à Dakar, 4 à Saint-Louis et 1 à Kaolack. Free annonce avoir déployé la 5G sur 5 sites dans le pays. Tous les 5 sites sont à Dakar », a-t-il écrit. Pour Mamadou Sagna, autre usager, être le premier à lancer la 5G n’est guère important. Selon lui, la qualité, la stabilité, la durabilité et l’accessibilité sont les seuls gages de performance qui relèguent la primauté au second plan.
La compatibilité des smartphones en question
Mamadou Diagne est très enthousiaste depuis qu’il a vu que les opérateurs se livraient à une bataille de communication sans précédent sur la 5G. Mais s’il a une inquiétude, elle est d’ordre technique. « C’est une technologie de pointe, dit-il. Mais on parle de 5G. Ce n’est pas compatible avec n’importe quel téléphone ». Poursuivant, il dit avoir fait le tour des fabricants, mais le constat c’est que les téléphones compatibles sont pratiquement tous milieu de gamme, au moins. « Ce n’est pas donné à tout le monde. Je pense que même s’il est bien de se pencher sur la 5G, cela ne devrait pas se faire au détriment des autres défis comme la couverture nationale. Il faut le dire, dans certaines zones, il est impossible de se connecter même à la 3G. C’est la réalité. Tout est concentré dans les centres urbains », peste-t-il.
À noter que Sonatel a acquis une licence d’exploitation provisoire pour 34,5 milliards de francs CFA (58,7 millions USD). Pendant ce temps, Free a étendu sa licence d’exploitation pour inclure la technologie mobile de cinquième génération (5G) pour 13,5 milliards de francs CFA (22,4 millions USD).
Mamadou Diop
(Source : CIO Mag, 12 mars 2024)