Avec l’octroi des premières licences, l’Afrique du Sud deviendra l’un des premiers pays africains à réguler officiellement les produits cryptographiques sur le continent. La nation arc-en -ciel abrite le deuxième plus grand nombre d’utilisateurs d’actifs cryptographiques en Afrique, après le Nigeria.
Le régulateur sud-africain des marchés financiers s’apprête à délivrer les premières licences aux opérateurs engagés dans la fourniture de services de crypto-actifs dans le pays, a déclaré Gerhard van Deventer, responsable de l’application de la loi à la Financial Sector Conduct Authority, (FSCA South Africa), le mercredi 24 janvier 2024.
Selon lui, 50 demandes de licences soumises par des opérateurs sont en cours d’examen, au niveau de la FSCA. Cette structure appréciera ses demandes au cours des prochains mois, et délivrera les premières licences aux opérateurs qui exerceront légalement dans le pays.
Plus de 100 opérateurs avaient déposé à la fin de l’année 2023 des demandes de licence, en vue d’exercer l’activité de fourniture de services crypto en Afrique du Sud. Une vingtaine parmi eux avaient retiré leurs demandes, préférant opérer en dehors du marché sud-africain.
Ces opérateurs étaient tenus de déposer une demande de licence entre le 1er juin et le 30 novembre 2023. Ils devaient aussi respecter un ensemble d’exigences imposées aux prestataires de services financiers agréés dans le pays.
Avec l’octroi des premières licences, l’Afrique du Sud deviendra l’un des premiers pays africains à réguler officiellement les plateformes crypto. Elle va ainsi devancer des pays d’Afrique centrale et même le Maroc, qui ont entamé des initiatives dans ce sens.
Précisons que depuis octobre 2022, les actifs cryptographiques sont considérés comme des produits financiers en Afrique du Sud. C’est cette mesure décidée par la FSCA qui met en place un régime de réglementation et de licence pour les personnes fournissant des services financiers concernant les actifs cryptographiques en Afrique du Sud.
Ce cadre réglementaire pour les produits cryptographiques vise à protéger les consommateurs désireux d’investir dans ce secteur mais aussi à encadrer le marché de la cryptomonnaie. En Afrique du Sud, plus de 5,8 millions de personnes, soit 9,44 % de la population totale du pays possèdent des crypto-actifs.
Dans une étude sur le secteur des crypto-actifs publiée fin novembre 2023, la FSCA estime que 43 % de la population devrait utiliser les crypto-actifs d’ici 2030. Rappelons que l’Afrique du Sud abrite le deuxième plus grand nombre d’utilisateurs d’actifs cryptographiques sur le continent, après le Nigeria.
Chamberline Moko
(Source : Agence Ecofin, 29 janvier 2024)