De plus en en plus de vidéos sont générées par l’intelligence artificielle. La désinformation est aussi très présente.
Sur les réseaux sociaux, des masses d’informations circulent et sont relayées par les utilisateurs de smartphones.
Ces informations, largement non vérifiées, alimentent des théories sur divers thèmes de l’actualité ou de la vie politique.
“Au Sénégal, c’est dans la sphère politique qu’il y a énormément de désinformations. On essaie de gérer. Et ce sont de telles initiatives qui peuvent nous donner encore plus d’outils”, estime la Sénégalaise Aissata Ndiathie.
Aissata Ndiathie est une habituée de la vérification des faits. Comme elle, une vingtaine de journalistes, d’experts en médias et d’activistes de huit pays d’Afrique francophone, ont échangé avec des spécialistes allemands en matière de lutte contre la désinformation.
Education citoyenne
L’éducation citoyenne et le développement de l’esprit critique est une des stratégies de lutte contre les fausses informations produites à l’aide de l’intelligence artificielle.
“On se rend compte qu’il y a une montée de l’usage de l’intelligence artificielle pour générer surtout des audios. On écrit un texte et à travers des logiciels d’intelligence artificielle, on fait lire l’audio par des personnes. Pour générer le faux, de plus en en plus de vidéos sont aussi générées par l’intelligence artificielle, pour discréditer ou bien pour conforter certaines personnes dans leur position”, dit un participant du Sahel qui a requis l’anonymat.
Ne rien exagérer
Cependant, le Béninois Bilal Bilal Mofolorunsho Tairou de Code for Africa pense qu’il est important de ne pas exagérer les dangers de l’intelligence artificielle.
“Il y a un peu trop de fantasme autour de la désinformation générée par l’intelligence artificielle. Attention, cela existe, mais dans une très faible proportion. Je suggère qu’on concentre plutôt nos efforts afin de tirer le plein potentiel de l’intelligence artificielle, pour voir comment cela pourrait améliorer nos activités. Comment on pourrait mieux travailler au sein de nos rédactions avec cette intelligence artificielle, en mettant en place des outils”, estime Bilal Mofolorunsho Tairou.
Les campagnes de propagande conduites sur les réseaux sociaux, en utilisant désormais l’intelligence artificielle, visent à influencer le résultat d’élections, à manipuler les opinions publiques, voire, plus globalement, à remettre en cause le modèle démocratique occidental.
Face à de fausses informations, qui servent aussi de relais à des Etats autoritaires comme la Chine ou la Russie, les utilisateurs de réseaux sociaux en Afrique sont encore mal armés pour se forger une opinion indépendante.
L’intelligence artificielle et les innovations technologiques seront au centre du Global Media Forum de la Deutsche Welle, qui s’ouvre ce lundi 17 juin à Bonn.
Noël Tadégnon
(Source : Deutsche Welle, 13 juin 2024)