L’amélioration de la qualité du débit internet, adossée au développement accéléré des nouvelles technologies de l’information et de la communication, constitue une priorité pour le gouvernement qui s’attèle à relever ce défi et ce, conformément aux orientations du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
En effet, le Président de la République avait mis l’accent, lors du dernier Conseil des ministres, sur la nécessité d’assurer une meilleure qualité du débit et du raccordement à Internet, l’objectif étant d’améliorer le niveau des prestations dans les secteurs vitaux.
Il avait également souligné l’importance de garantir une protection optimale du réseau Internet, en tenant compte de la cyber-sécurité et en engageant une “réflexion sérieuse” en matière d’exploitation des techniques satellitaires pour fournir le service Internet, chargeant le ministre du secteur d’élaborer un plan d’action global sur cette opération.
Pour réussir sa transformation numérique, l’Algérie doit ainsi disposer d’un réseau internet de qualité à haut débit et à faible latence, indispensable pour les applications numériques, telles que le télétravail, l’e-commerce, l’enseignement à distance et la télémédecine.
Dans ce contexte, le secteur des télécommunications a mené, ces dernières années, des actions concrètes pour améliorer la qualité et la sécurité de l’internet.
Le nombre de foyers raccordés au réseau fixe est passé de 3,5 millions en 2020 à 5,3 millions en 2023, la priorité a été donnée à la technologie FTTH, dont le nombre d’abonnements est passé de 53 000 à 900 000 sur la même période et le débit internet fixe minimum est passé de 2 à 10 Mbps, alors que des vitesses de connexion supérieures sont désormais disponibles à des tarifs plus accessibles.
Le gouvernement a également pris des mesures pour sécuriser la connectivité internet. Il a diversifié les câbles sous-marins en fibre optique et les points d’atterrissement et a augmenté la capacité équipée de la bande passante internationale qui est passée de 1,5 Tbps au début de 2020 à 7,8 Tbps, actuellement.
Des experts ont relevé, dans ce cadre, que le gouvernement a pris énormément de mesures pour développer le réseau internet en Algérie, tout en estimant que des efforts restent encore à fournir dans ce sens.
A ce propos, M. Younes Grar, consultant expert en nouvelles technologies, a expliqué à l’APS que l’Algérie, engagée dans une politique de digitalisation de ses secteurs publics et privés, doit disposer d’une infrastructure de télécommunications de qualité pour réussir cette transition, qui nécessite une couverture et un débit internet suffisants pour tous les citoyens, en particulier dans les zones rurales.
Il a recommandé de prendre des mesures supplémentaires, telles que l’accélération de la cadence du déploiement du réseau de fibre optique jusqu’au domicile (FTTH), la création de partenariats avec des prestataires privés pour l’installation et la maintenance de la fibre optique et d’accorder la priorité aux secteurs stratégiques, tels que l’éducation, la santé et la finance.
Il a préconisé de développer davantage l’internet mobile, la 4G LTE fixe et l’internet par satellite dans les zones non couvertes par la fibre optique, de créer un data center gouvernemental pour héberger les données des différents ministères et de sécuriser davantage les infrastructures de télécommunications contre les attaques cybernétiques.
Pour lui, ces mesures qui sont à la fois techniques et organisationnelles, nécessitant des investissements importants pour réussir la transition numérique dans le pays.
De son côté, M. Youcef Boucherim, expert en TIC, a proposé la création d’une institution gouvernementale ou présidentielle chargée de soutenir les efforts du secteur des TIC, notamment dans l’amélioration du débit et la connectivité internet.
Il a estimé que le déploiement de la fibre optique était un projet complexe qui nécessite l’intervention de nombreux acteurs, dont les équipementiers, qui sont chargés de fournir le matériel et les services nécessaires au déploiement de cette technologie de pointe.
Il s’agit aussi de donner les moyens aux acteurs du secteur de pouvoir investir et innover sans être freinés par les lenteurs administratives, en simplifiant les procédures d’autorisation et de raccordement, a-t-il préconisé, soutenant que cela permettrait de stimuler les investissements dans le secteur des TIC et d’améliorer la qualité de l’internet en Algérie.
(Source : Algerie Presse Service, 20 octobre 2023)