Au cours d’un atelier qui s’est déroulé les 27 et 28 mai à Cotonou, les différentes parties prenantes du secteur éducatif béninois, notamment les acteurs intervenant dans la mise en œuvre du projet « Africa Digital Campus » ont procédé à la restitution des textes réglementaires encadrant les formations hybrides ou entièrement à distance afin de les valider.
En partenariat avec l’Institut de recherche et de développement (IRD) et l’Institut national supérieur des techniques industrielles (INSTI) de Lokossa, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) met en œuvre le projet « Africa Digital Campus. » Au Bénin, l’initiative est pilotée par l’Agence des systèmes d’information et du numérique (ASIN) au profit du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS). Elle vise à assurer la connectivité des services éducatifs en développant et en renforçant les offres de formation d’e-learning.
Sa gestion est confiée à l’Agence française de développement (AFD). Il s’inscrit dans le programme « Connectivité et solutions numériques pour renforcer la résilience face à la crise Covid-19 des systèmes d’éducation, de santé et des MPMEs dans les Etats membres de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) » de l’Union européenne. Et c’est à l’Institut national supérieur des techniques industrielles (INSTI) qui va bénéficier du projet.
« L’INSTI en réussissant le pari de la production et de la mise en ligne des 65 cours initialement prévus avec un surplus de 12 cours portant au total, le nombre de cours validés à 77 dans le cadre du projet ADC, a démontré tout son engagement à prendre le virage des formations hybrides. Toutefois, le déroulement des cours en mode hybride nécessite des réformes cruciales, de portée rectorale, ministérielle et gouvernementale », précise Clotilde Guidi, Directrice de l’INSTI.
L’atelier de restitution des textes règlementaires encadrant les formations hybrides ou entièrement à distance organisé à Cotonou les 27 et 28 mai a permis à l’expert de recueillir les observations afin d’améliorer le contenu de ces textes de portée nationale pour en faciliter la validation. A cet effet, Clotilde Guidi sollicite le soutien et l’implication des différentes parties prenantes pour « résoudre les questions d’ordre réglementaire et technologique liées à la disponibilité permanente de la plateforme du gouvernement qui abrite les cours produits et mis en ligne. »
Faire de l’enseignement, le socle du développement du Bénin
L’objectif spécifique de l’atelier portant sur le projet « Africa Digital Campus » vise à accroître la résilience de l’enseignement supérieur au Bénin par la mise en place d’un environnement technologique, pédagogique, règlementaire et économique favorable au développement du numérique éducatif. Le recteur de l’Université nationale des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (UNSTIM), Joachim Gbenou, reste optimiste : « Je suis convaincu qu’au terme de cet atelier, des mesures vont être prises, des textes vont être connectés pour que la validation s’effectue réellement pour le grand bonheur de l’Institut afin de permettre à d’autres entités universitaires de bénéficier de ce projet. »
Pour Nicaise Ndam, Directeur de l’IRD : « C’est un encadrement juridique et légal qui va renforcer et optimiser la nécessaire mise en application des efforts qui ont été consentis jusqu’ici et soutenues par nos institutions. […] nous sommes en bonne voie pour reprendre les filières de l’enseignement, en ayant conscience que l’enseignement est la pierre angulaire pour atteindre les objectifs de développement durable bien inscrits au cœur de l’agenda 2030. Cela passera par de l’accès à la transmission de la connaissance, la transmission des compétences et des valeurs vers les générations futures. »
A en croire Josué Azandegbey, Directeur adjoint de cabinet au MESRS, pour que les résultats soient répliqués à une plus grande échelle dans les universités béninoises, il faudra encadrer efficacement les formations à distance à travers un cadre réglementaire solide. Aussi, dira-t-il : « ces textes devront définir les contours de l’apprentissage à distance, préciser les modalités pédagogiques et garantir un accompagnement adéquat pour nos apprenants. »
En lançant les travaux, il espère que les résultats issus de cette étude permettront d’alimenter la stratégie de mise en œuvre efficace de l’enseignement à distance dans les universités béninoises.
Michaël Tchokpodo
(Source : CIO Mag, 30 mai 2024)