Désormais, c’est Ibrahim Traoré lui-même qui nommera le patron du Conseil Supérieur de la Communication (CSC). L’Assemblée nationale a voté cette loi le mardi 21 novembre, malgré les vives critiques de la presse locale.

La loi a été adoptée le 21 novembre à l’unanimité par l’Assemblée législative du Burkina Faso lors d’une séance plénière. Le texte, annoncé le 4 octobre, était vivement critiqué par la presse locale.

Selon Jean Emmanuel Ouédraogo, le ministre de la communication, la nouvelle loi « va soustraire l’instance de régulation au risque de tomber sous l’influence de lobbys étrangers ou d’entités privées au détriment de l’intérêt général et des objectifs spécifiques de la régulation ». Pour lui, « le secteur de la communication et sa régulation représentent un enjeu de souveraineté, et il appartient à l’État de s’assumer ».

Du côté de la presse locale, le texte est critiqué depuis son annonce. « De façon unanime, nous avons remis en cause les dispositions de la loi que nous ne trouvions pas pertinentes », avait déclaré, en octobre, Boukari Ouoba, secrétaire général de l’Association des journalistes du Burkina Faso. Pour de nombreuses associations, les changements institués par le texte portent atteinte à la liberté d’expression.

Par exemple, à partir de 5000 abonnés, tous les comptes sur les réseaux sociaux sont astreints aux mêmes aux mêmes règles que les médias, sans avoir droits aux fonds d’aide à la presse. En plus, le CSC a désormais le droit de réguler les réseaux sociaux.

Servan Ahougnon

(Source : Agence Ecofin, 24 novembre 2023)

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