Partout en Afrique, les opérateurs télécoms et les autorités de régulation du secteur sont confrontés à la recrudescence des pratiques frauduleuses. Au Burkina Faso, le régulateur compte sur la justice pour mieux lutter contre le fléau.
Au Burkina Faso, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) veut renforcer les capacités du personnel des juridictions et des officiers de police judiciaire (OPJ) afin qu’ils puissent lutter efficacement contre les fraudes dans le secteur des télécoms. Un atelier de formation est à cet effet organisé du lundi 3 au vendredi 7 avril 2023 à Ouagadougou.
L’atelier devrait permettre aux participants de comprendre les différentes fraudes possibles qui minent le secteur. Il s’agit notamment des détournements du trafic téléphonique international, du « ping call » et des fraudes liées à la monnaie électronique. Des pratiques qui peuvent engendrer des pertes de revenus aussi bien pour l’opérateur mobile que pour l’Etat et les abonnés télécoms.
En 2015, l’ARCEP avait déjà organisé un atelier de formation similaire à l’endroit des mêmes acteurs. Cette nouvelle session intervient alors qu’on assiste à une recrudescence des fraudes dans le secteur des communications électroniques en pleine croissance. Le parc d’abonnés à la téléphonie mobile est passé de 14 millions au deuxième trimestre 2015 à 25,5 millions au deuxième trimestre 2022, selon les données du régulateur. Sur la même période, le nombre d’internautes est passé de 2,3 millions à 14,9 millions.
« Si les acteurs du secteur des communications électroniques ont des raisons d’être satisfaits de la contribution des magistrats et des OPJ dans cette lutte contre la fraude que nous menons, force est de constater que le phénomène n’a pas cessé pour autant. Les pratiques frauduleuses se sont d’ailleurs complexifiées, d’où l’intérêt du présent atelier », a déclaré Patrice Compaoré, secrétaire exécutif de l’ARCEP.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 4 avril 2023)