Que deviennent les appareils mis au rebut ? La question était le prétexte d’un atelier organisé par l’ association Protège QV, ce 21 décembre 2023 au Centre Jean XXIII (23) de Mvolyé. Une trentaine de personnes y ont pris part. Le but des travaux était de promouvoir une gestion efficace des déchets d’équipements électriques et électroniques en abrégés DEEE ou D3E. Selon l’ Union Internationale des Télécommunications (UIT), les DEEE englobent tous les appareils à usage domestique ou professionnel qui comprennent des circuits ou des composants électriques ou une batterie.
L’on peut donc citer les écrans, les lampes, les téléphones, entre autres. D’après Serge Dao, chercheur à Protège QV, lorsque ces équipements tombent en obsolescence, ils constituent des polluants du fait des substances qu’ils contiennent. Notamment l’argent, l’ or, le palladium, le cuivre et l’indium en particulier. Ce qui peut nuire à la santé des enfants ou des personnes qui fouillent dans les décharges.
L’atelier à rassemblé certains acteurs directement concernés par la problématique. Parmi eux, Solidarité technologique, Hysacam, le ministère de l’ Habitat et du Développement urbain, le Minpostel et bien d’autres. L’association Solidarité technologique est une association française de loi 1901 créée en 2001. Elle est autorisée à fonctionner au Cameroun par l’arrêté ministériel N°000019/A/MINATD/DAP/SDLP/SAC du 29 janvier 2004.
Ce qui lui confère l’autorisation d’offrir aux organisations le traitement de leurs Déchets d’Equipements électriques et électroniques (D3E) par des solutions de recyclage économiques, écologiques mais aussi sociales. Seulement, l’association à but non lucratif ne peut traiter les millions de tonnes qui jonchent nos villes. Faute de financements, dit-elle et d’un plateau technique lui permettant de traiter tous les types de déchets collectés. D’après, Serge Dao, chercheur à Protège QV, 53,6 millions de tonnes de déchets ont été récupérés en 2019. Il estime que 74,7 millions de tonnes pourraient être collectées en 2030. D’où la nécessité d’agir.
Hysacam, de son côté, dit collecter 1,5 millions par an. L’entreprise a proposé de mettre sur pied une usine de traitement des D3E et de créer des Centres de valorisation où seront triés les déchets ( D3E ou déchets ménagers).
Le ministère de l’ Habitat et du Développement urbain a noté un faible suivi se l’implémentation de la responsabilité élargie des producteurs et distributeurs d’équipements électriques et électroniques tout comme une absence de mutualisation entre les administrations publiques. A ce propos, le MINHDU propose de créer une plateforme de travail entre les administrations dans le cadre de la gestion des D3E.
La question de la réglementation des D3E a également été abordée. Le constat est qu’il y a des normes et standards relatifs aux D3E qui ne sont respectés. A l’instar du Programme d’Elaboration des Politiques et de Réglementation de l’UIT qui est proposé à tous les États-membres et entreprises enregistrées.
Jean Materne Zambo
(Source : Digital Business Africa, 25 décembre 2023)