Camtel est l’opérateur historique des télécommunications du Cameroun. Malgré les avantages que lui confère le gouvernement, la société a du mal à être compétitive face à ses concurrents MTN, Orange et Viettel.
Paul Biya (photo), le président de la République du Cameroun, s’oppose à la privatisation de l’opérateur historique des télécommunications Camtel ou de tout segment de son activité. C’est ce qu’indique une lettre de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République, datée du lundi 4 décembre et adressée à Louis Paul Motaze, ministre des Finances.
Cette instruction du chef de l’Etat camerounais intervient environ deux semaines après que M. Motaze a révélé, devant l’Assemblée nationale, que le gouvernement envisage une restructuration de Camtel pour le rendre plus compétitif. Le ministre n’a toutefois pas mentionné une éventuelle privatisation. Les solutions envisagées comprennent la transformation de la société publique en une holding composée de trois entités, l’allègement des effectifs de la société et la réduction de sa « lourde dette » qui s’élève à 600 milliards de francs CFA (984,5 millions USD).
Rappelons que Camtel a du mal à s’imposer sur le marché télécoms camerounais où il est en concurrence avec Orange, MTN et Viettel. Pourtant, la société publique a obtenu, en mars 2020, trois licences pour l’exploitation d’un réseau de transport des communications électroniques, des réseaux de communications fixes et des réseaux mobiles avec déploiement de la 4G. La société détient aussi le monopole de l’exploitation des réseaux de fibre optique dans le pays.
En mai dernier, l’Agence de régulation des télécommunications du Cameroun (ART) a infligé une amende 800 millions de francs FCFA à Camtel pour non-respect des obligations de couverture et qualité des services de communications électroniques consignées dans son cahier des charges. Quelques mois plus tard, la société a annoncé qu’elle envisage d’installer 3 500 km de fibre optique supplémentaire à partir de 2024 pour améliorer la qualité et la couverture de ses services.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 7 décembre 2023)