Le gouvernement camerounais multiplie les actions pour régler la crise sécuritaire qui sévit dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua. Ils subissent d’une part les activités des séparatistes anglophones et de l’autre celles des insurgés de Boko Haram.
Au Cameroun, 320 millions FCFA (environ 524 100 $) ont été payés par mobile money aux terroristes en douze mois dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. C’est ce qu’a révélé Paul Atanga Nji (photo, au centre), ministre de l’Administration territoriale, lors d’une séance de travail organisée le lundi 8 avril à Yaoundé avec les opérateurs de téléphonie mobile MTN et Orange. Il leur a été ordonné de renforcer l’identification des cartes SIM dans un délai de 60 jours.
« Lorsqu’un groupe de terroristes détient plus de 50 cartes SIM sans identification, cela menace la sécurité des populations, car ces derniers se retrouvent dans toutes les plateformes numériques, WhatsApp, Facebook et autres, nous espionnent et causent avec leurs complices à l’étranger », a déclaré le ministre.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des actions entreprises par le gouvernement camerounais pour régler la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua. Ces régions subissent d’une part les activités terroristes des séparatistes anglophones et de l’autre celles des insurgés de Boko Haram.
Selon Paul Atanga Nji, il y a actuellement plus de 450 cartes SIM sans identification qui se retrouvent aux mains des terroristes. Cela complique les investigations menées, car après chaque forfait, ils enlèvent les cartes SIM et remplacent par d’autres. Chaque groupe de terroristes identifié ou neutralisé par l’Etat camerounais détenait au moins 27 téléphones, apprend-on.
L’identification des cartes SIM exigée par le ministère de l’Administration territoriale devrait permettre d’assainir la base de données des abonnés à la téléphonie mobile et de renforcer la sécurité dans les zones de crise du Cameroun.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 11 avril 2024)