Les points de vente mobile money (PDV), membres du Synam-ci, décident que, dorénavant, les pièces d’identité seront exigées pour toutes opérations de retrait d’argent.
Le Syndicat national des propriétaires de points de vente mobile money de Côte d’Ivoire (Synam-ci), dit prendre cette décision « pour préserver les intérêts de ses membres en particulier et l’intérêt de la nation ivoirienne en général ».
Contacté par Cio Mag, le secrétaire général adjoint du Synam-ci, va plus en détail. Selon Coulibaly Félix, les Emetteurs de monnaie électronique (EME) ne facilitent pas les enquêtes en cas d’arnaque ou de vol alors qu’ils sont en possession des informations concernant les porteurs des cartes SIM et des comptes mobile money associés. « Seuls les points de vente se retrouvent devant les juridictions », s’offusque-t-il.
Puis, il nous fait écouter, via l’application WhatsApp, des échanges téléphoniques qui auraient été enregistrés ce dimanche entre un inconnu qui – se faisant passer pour l’employé d’un EME – demande à un agent de PDV d’exécuter un certain nombre d’opérations visant à lui restituer des fonds qu’il aurait transférés par erreur. Cette arnaque par ingénierie sociale se soldera par un échec, l’agent de PDV ayant refusé de communiquer le code d’identification de son compte mobile money.
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D’après Coulibaly Félix, une trentaine de comptes de PDV dans la commune de Yopougon située au nord d’Abidjan, ont été bloqués par un EME suite à des transactions frauduleuses. « Afin d’éviter la prison », poursuit-il, nombreux sont donc les PDV qui se retrouvent, aujourd’hui, dans l’obligation de reconstituer les fonds volés. D’où cette décision d’exiger que les opérations de retrait d’argent se fassent, dorénavant, sur présentation de l’une des pièces d’identité autorisées en la matière. Notamment, la carte nationale d’identité, l’attestation d’identité, le passeport biométrique, le permis de conduire et la carte consulaire pour les non nationaux.
Selon la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC), 1232 affaires de fraude au porte-monnaie électronique ont été traitées en 2021 pour un préjudice estimé à 55 millions de francs CFA.
Anselme Akéko
(Source : CIO Mag, 22 janvier 2024)