Les syndicats des opérateurs de télécommunications Sonatel, Free et Expresso ont exprimé leur exaspération face aux coupures d’Internet lors des manifestations politiques au Sénégal. Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 14 février, ils ont souligné les conséquences désastreuses de ces coupures sur l’économie et les activités des Sénégalais.
Le collectif a déclaré sa solidarité avec les populations sénégalaises qui réclament leurs droits à la communication, à l’information, à la liberté d’expression et leurs droits économiques. “Jamais les TIC n’ont été l’arme de privation de ce qu’elles sont censées faciliter, c’est-à-dire la liberté d’expression”, a déclaré Rose Marie Balacoune Diouf, secrétaire générale du SYTS.
Elle a rappelé que l’Internet mobile a été restreint à plusieurs reprises suite à des événements politico-judiciaires, notamment le 1er juin 2023, le 31 juillet 2023 et le 5 février 2024, ce dernier en raison de la décision du Président de la République de reporter l’élection présidentielle du 25 février 2024. Cette décision a suscité l’émoi des Sénégalais et de la communauté internationale et est aujourd’hui à l’origine de messages haineux et subversifs.
Le collectif demande au ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, de cesser de traiter la connexion Internet comme une console de jeux. Selon eux, les coupures d’Internet constituent une violation des droits de l’homme, des droits de réunion en ligne, de la liberté d’expression, du droit à l’information et des droits économiques. “Du 2 juin 2023 au 13 février 2024, le ministre a opéré 13 jours de coupure d’Internet mobile, soit en moyenne une journée et demie de coupure Internet tous les mois depuis juin 2023”, a-t-elle déclaré.
Face à ces restrictions, les syndicalistes déplorent des pertes économiques colossales pour les opérateurs de télécommunications, estimées à trois milliards de francs CFA, sans compter les préjudices socio-économiques pour des millions de clients. Pour lutter contre cette injustice, ils envisagent de mettre en œuvre un plan d’action de protestations pacifiques, pour le moment axé sur le port de brassards et les journées de débrayage.
(Source : Enquête, 14 février 2024)