Le SYTS (Syndicat des Travailleurs de Sonatel), SNTPT (Syndicat National des Travailleurs des Postes et Télécommunications) section Sonatel, SNTS (Syndicat National des Travailleurs de Sentel), SNTPT (Syndicat National des Travailleurs des Postes et Télécommunications) section Expresso sont sortis du mutisme pour dénoncer la coupure d’internet mobile au Sénégal. Selon eux, cela est une violation des droits de l’homme. À en croire ces syndicalistes, ces coupures ont coûté aux opérateurs économiques 3 milliards de francs CFA.
« (…) Le 01 juin 2023 et le 31 juillet 2023, l’internet mobile a été restreint à la suite d’événements politico-judiciaires. Le 05 février 2024 encore, il a été coupé à la suite de la décision politique du président de la République de reporter l’élection présidentielle du 25 février 2024. Cette décision, qui a suscité l’émoi des Sénégalais et de la communauté internationale, est aujourd’hui, Monsieur le Ministre, la source des messages haineux et subversifs dans un contexte de troubles à l’ordre à public, conséquences du non-respect du calendrier républicain. Le seul courage qu’on attend de vous est d’arrêter de laisser apparaître que vous prenez la connexion internet via les données comme une console de jeux », a déclaré Rose-Marie Balacoune Diouf secrétaire général Syndicat des Travailleurs de la Sonatel (SYTS).
Poursuivant sa déclaration, elle précise : « Les coupures d’Internet sont une violation des droits de l’Homme, une violation des droits de réunir en ligne, une violation de la liberté d’expression, une violation du droit à l’information, et une violation des droits économiques. Du 02 juin 2023 au 13 février 2024, le Ministre Moussa Bocar Thiam a opéré 13 jours de coupures d’internet mobile. Sois en moyenne l’équivalent d’une journée et demie de coupure internet tous les mois, depuis juin 2023. Considéré autrement aussi, c’est un demi-mois de coupure d’internet mobile. Les pertes économiques sont colossales pour les opérateurs de télécommunications, 3 milliards de francs CFA, sans compter les préjudices socio-économiques des millions de clients. Sur le mobile money, 12 millions de Sénégalais vivront des perturbations pour faire des transferts d’argent, payer des rechargements SENELEC utiliser les GAB…. Ce sont tous les secteurs d’activités confondus qui seront impactés ».
Par ailleurs, elle rappelle qu’elles ont depuis très longtemps tiré sur la sonnette d’alarme. « Maintenant, nous avons décidé de passer à une autre vitesse. Vous exposez les conséquences désastreuses des coupures d’Internet sur l’économie et sur les populations, marquons notre solidarité aux populations sénégalaises qui réclament un droit, le droit à la communication, le droit à l’information, leurs droits économiques, leur droit à la liberté d’expression. Décidons à partir d’aujourd’hui de lancer des actions de protestations pacifiques pour le moment, axées sur deux moyens de lutte : le port de brassards, les journées de débrayage ou de présence négative. Nous appelons l’Etat à rétablir la connexion via les données mobiles, et à mettre fin aux coupures intempestives de ce service. Nous sommes déterminés à mener ce combat jusqu’au bout », dit-elle.
(Source : Pressafrik, 14 février 2024)