« En 4 ans, le Cyber Africa Forum a connu une croissance notable. Cette croissance se traduit par la qualité et la diversité de nos intervenants tout d’abord : experts, activistes, professionnels, hackers entrepreneurs, dirigeants, et décideurs… Vous faites le succès du CAF depuis sa première édition. », propos de Franck Kie, fondateur et commissaire général du Cyber Africa forum dont la quatrième édition a ouvert ses portes ce lundi 15 Avril au Sofitel Ivoire d’Abidjan. Le CAF est une plateforme d’influence et d’affaires des leaders du numérique en Afrique, désormais incontournable.
« Et cette année, nous avons décidé de mettre l’accent sur une révolution qui affecte l’avenir de tous les secteurs : l’intelligence artificielle. L’engagement de plus de 50 organisations leaders de leurs secteurs respectifs prouve l’importance de notre mission commune : sécuriser l’espace numérique africain tout en favorisant l’innovation pour le développement socio-économique et le rayonnement du continent africain dans le monde entier. », a dit Franck Kié.
Depuis la dernière édition du CAF, le numérique a connu des avancées majeures, notamment l’essor des Modèles de Langage à Grande Échelle (LLMs). ChatGPT, plateforme ayant connu le meilleur démarrage de l’Histoire avec 100 millions d’utilisateurs en deux mois, a rapidement démontré sa capacité à transformer des domaines clés de notre économie : Éducation, Santé, Finance, Énergie, Sécurité… Tous représentés lors des discussions du Cyber Africa Forum.
Or, dira le commissaire général, « selon des données communément admises, l’intelligence artificielle pourrait contribuer à hauteur de 15,7 % du PIB africain d’ici 2030, représentant une valeur ajoutée de 1,2 milliard de dollars et la création de 20 millions d’emplois. Cependant, cette adoption présente des défis, notamment en termes de compétences, de ressources, et de souveraineté numérique. L’intelligence artificielle offre une capacité inégalée d’analyser de vastes volumes de données, améliorant ainsi la détection et la gestion des menaces de cybersécurité. »
A sa suite, M. Alain Yao Kouadio, le président de Kaydan Group ; un groupe qui opère dans plusieurs secteurs, les infrastructures avec les data centers, l’immobilier, la finance, a pris la parole pour dire merci au gouvernement ivoirien. Surtout les facilités offertes à la structure qu’il dirige en vue de l’obtention d’une licence d’exploitation d’une fibre propre à son entreprise. Aussi, il M. Alain Yao Kouadio n’a pas manqué d’encourager les promoteurs du Cyber Africa forum qui est devenu un rendez-vous incontournable en Afrique.
Madame Sem Jessica Davis Ba, ambassadeur des Etats unis d’Amérique (Usa) en Côte d’Ivoire, abondant dans le même sens, a invité la jeunesse à tirer le meilleur profit de l’Intelligence artificielle.
Pour M. Khalil Konaté le ministre ivoirien la Transition Numérique et de la Digitalisation, nous vivons à l’aube d’une révolution numérique sans précédent, étroitement liée à l’essor de technologies émergentes notamment, l’intelligence artificielle.
« Si ces avancées technologiques représentent des opportunités extraordinaires pour nos sociétés, elles soulèvent également des défis de taille en matière de sécurité et d’éthique. La cybersécurité est l’un de ces défis primordiaux. Dans un monde où nos vies, nos entreprises, nos infrastructures critiques dépendent chaque jour un peu plus du numérique, assurer la protection de nos systèmes informatiques est une nécessité vitale. Les cybermenaces ne connaissent pas de frontières, c’est pourquoi la coopération internationale est essentielle pour y faire face efficacement. », a indiqué le ministre Konaté avant d’ajouter que le coût de la cybercriminalité en Afrique est énorme et estimé à environ quatre milliards de dollars en 2022, soit plus de 2 000 milliards de Fcfa selon l’Union Internationale des Télécommunications (UIT).
« Bien que pour le moment, les dommages matériels et humains demeurent heureusement contenus, nous constatons que les risques ne cessent de grandir. Pour ce qui est de l’intelligence artificielle, notons que ses applications multiples, ouvre des horizons insoupçonnés mais soulève également de nombreuses interrogations d’ordre éthique et sociétal. L’intelligence artificielle offre des opportunités pour la transformation numérique de l’Afrique, car elle incarne l’espoir, l’innovation et le progrès. L’intelligence artificielle est un puissant outil à la prise de décision, à la maintenance prédictive dans les industries, à la facilitation du diagnostic en matière de santé, etc, mais il faut toujours l’action humaine pour affiner et/ou confirmer ces dits diagnostics. », a -t-il ajouté.
Le Caf2024 qui prend fin demain 16 Avril, sera marqué par des panels animés par des experts et des conférences ministériels.
Bamba Moussa
(Source : All Africa, 15 avril 2024)