Dans un discours du 3 Avril, le Président Bassirou Diomaye Faye a appelé à la digitalisation des procédures administratives. Une demande louable, mais loin d’être nouvelle. Son prédécesseur avait déjà lancé le processus, mais avec des résultats mitigés.
Pour réussir cette transition essentielle, il est impératif de balayer les initiatives fragmentées qui pullulent actuellement. Chaque entité lance ses propres projets, créant ainsi un patchwork d’initiatives non interopérables et une discontinuité des services. L’ADIE, censée être la DSI de l’État, n’a pas pleinement rempli son rôle. Avec sa transformation en SENUM SA vers d’autres objectifs, il est temps de mettre en place une DSI à minima au niveau de la Primature pour piloter une stratégie digitale nationale intégrée.
La mise en place d’une identité numérique solide est le socle indispensable de cette transformation. Avant de proposer des solutions, il est primordial de stabiliser l’identité numérique du citoyen, en garantissant sa sécurité et son intégration dans tous les sous-systèmes. Le projet d’État civil doit dépasser le cadre d’une simple initiative d’agence.
Une ingénierie des processus rigoureuse est également nécessaire. La transformation digitale exige une révision en profondeur des processus existants, pour les rendre plus efficaces avant de les digitaliser.
Enfin, il est crucial de ne plus considérer les initiatives digitales comme de simples décisions politiques, mais plutôt comme des projets gérés par des professionnels de la gestion de projet. La performance doit être mesurée en termes de création de valeur, dépassant ainsi les discours politiques et les calendriers électoraux.
Il est temps d’agir avec détermination et vision pour réaliser pleinement les promesses de la transformation digitale dans notre administration. Le coup de balai est nécessaire, mais les fruits en seront incontestablement bénéfiques pour tous les citoyens.
Souleymane Guèye
5 avril 2024