Senelec est en passe de devenir un nouvel opérateur d’infrastructures pour le service public et les opérateurs de télécommunications. L’entreprise publique d’électricité et le géant chinois du numérique ont présenté, hier, à Dakar, un bilan d’étape de leur collaboration entamée il y a un an.
C’est le récit d’une digitalisation qui ouvre de nouveaux horizons à une entreprise publique. Le partenariat entre la Senelec et le géant chinois Huawei a consisté en des projets d’innovation et de digitalisation. Premiers résultats : la mise en place d’un réseau national 100/200G en technologie Dwdm (voir encadré), actuellement en phase d’achèvement, et la conception et le développement d’un réseau radio sécurisé de fibres optiques pour les communications critiques pour l’entreprise d’électricité et les services publics, l’automatisation du réseau électrique et le comptage intelligent de l’énergie. Une première phase a été déployée grâce à un premier lien opérationnel sur Dakar-Thiès. Il faut dire que les atouts étaient là. En effet, suivant les explications de Pape Mademba Bitèye, Directeur général de la Senelec, le réseau de fibre optique de la Société nationale d’électricité est, aujourd’hui, déployé sur le réseau électrique pour la gestion de ce dernier et couvre tout le territoire national. D’architecture aérienne en majorité, ce réseau de fibres enregistre « d’excellentes performances », selon les mots de M. Bitèye.
Dans le but d’utiliser pleinement ces ressources existantes en fibres optiques, Senelec a donc décidé de mettre en place de nouveaux équipements Dwdm et de réutiliser les ressources existantes en fibres optiques pour construire un réseau backbone et d’accès en technologie Ms-Otn + Dwdm (voir en encadré) du leader mondial Huawei afin de fournir des services de réseau aux opérateurs de télécommunications, aux Gouvernements, aux entreprises, comme l’a fait comprendre le Directeur des Transports de la Senelec, Mame Sigui Sarr, qui a présenté le projet au public.
Le backbone a deux grandes particularités : il met à profit les technologies les plus rapides comme la fibre optique et il dispose d’une bande passante très importante. En novembre 2022, Senelec et Huawei avaient signé un Mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique dans le secteur des Tics.
À l’heure d’un premier bilan d’étape, « Senelec a réussi à établir des liens 100 G sur le réseau de transmission Dwdm national. Dans son plan de développement stratégique, élaboré en 2021, « Dolli Sénégal », dont l’un des marqueurs phares est l’efficience des dépenses, « il s’agit à la fois d’avoir un meilleur contrôle des coûts et une augmentation des revenus en misant sur l’innovation à travers la digitalisation et la mise en valeur des infrastructures de télécommunication ». Une augmentation des revenus de l’entreprise pour « diminuer le coût de l’électricité », comme l’a laissé entendre Pape Mademba Bitèye. Le Directeur général de Huawei Sénégal, Lionel Liu, a, pour sa part, salué l’opportunité que l’entente avec Senelec a constituée, en particulier pour l’édification d’une infrastructure numérique, en fournissant des capacités de haut débit. Il a révélé que le projet se déploie actuellement sur 53 sites dans les 14 régions. La présentation s’est faite sous les yeux des représentants des grands opérateurs ainsi que des porteurs de startups, de nombreux acteurs du numérique et d’une forte délégation de l’Ambassade de Chine conduite par le Conseiller commercial Rong Weidong.
Samboudian Kamara
(Source : Le Soleil, 19 septembre 2023)