En Afrique, le Sénégal est sans doute l’un des pays qui a le plus grand écart entre son potentiel numérique, ses dépenses numériques et sa réalité numérique.

il faudrait beaucoup d’efforts pour, non pas rattraper le retard mais, inventer de nouvelles frontières d’opportunités pour égaliser les équations suivantes :

potentiel=réalité
dépense= valeur

valeur = potentiel.

L’évolution du numérique est associée à des défis de souveraineté numérique. Chaque région du monde a ses exigences.

Le principe d’extraterritorialité en vigueur dans les relations entre états et le concept de zones internationales sont-ils transposables dans le contexte numérique ?

Je prend le risque de plonger dans le sujet en précisant d’abord ce qu’est pour moi l’extrateritorilité numérique.

Il s’agirait d’un espace du territoire nationale sur lequel on amenagerait de l’hypercapacité infrastrurturelle pour repondre aux exigences les plus pointues des pays non africains souhaitant opérer en Afrique et faire la même chose à l’inverse en ciblant cette fois les exigences des pays africains.

Ainsi, tout dispositif d’hébergement qui se trouve dans cette espace peut répondre géographiquement aux exigences d’un pays hors continent à travers l’extrateritorilité et respecter en même temps celle du pays abritant cet espace.

Cette superposition géographique autoriserait des exceptions juridiques permettant aux lois déterminées par la géographie de coexister sans contradictions majeures.

Le dispositif exigera ĺa mise en place d’une haute autorité avec des représentations internationales pour la gouvernance de cet espace sur les plans juridique, technique et économique.

De façon pratique, une entreprise pourrait repondre à deux exigences réglementaires antagonistes en s’installant dans cet espace.

Les nouveaux enjeux du numérique, sur fond de rivalités entre les grandes puissances du numérique et leurs méga entreprises, entraîneront nécessairement de nouveaux modèles d’opération. Prendre les devants, c’est poser les jalons de l’extrateritorilité numérique.

La réussite de cette approche suppose que l’Afrique harmonise son régime numérique et impose les conditions d’accès à son marché de façon uniforme.

Le processus peut être long avec des négociations ardues comme pour les accords internationaux, mais l’hyperdomination des GAFAM sur le plan commerciale et l’hyper inflation des textes juridiques en lien avec les données nous mets dans une situation où le sur place est à la faveur de la loi du plus fort.

Je termine en précisant que la mise en place de pôles extrateritoriaux en Afrique doit aussi être le prétexte pour construire de robustes écosystèmes technologiques avec des volets industriels, recherches, innovations et formation à la pointe de l’art.

le modèle économique reste à inventer mais là où ils y a du trafic, il y a du fric.

la réflexion est ouverte.

Ibrahima Nour Eddine Diagne

(Source : LinkedIn, 16 juillet 2024)

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