La section fiscale de l’Ordre National des Experts du Sénégal (ONES) a tenu une rencontre sur le thème : « La Fiscalité du Numérique : actualité, enjeux et perspectives pour le Sénégal ». Occasion saisie par l’ONES de relever les risques liés à la fiscalité du numérique.

La fiscalité du numérique fait face au manque de transparence dans les transactions en ligne, mais aussi l’augmentation des prix d’accès des consommateurs à certains services et produits électroniques. Pour y faire face avant sa mise en œuvre effective, La section fiscale de l’Ordre National des Experts du Sénégal (ONES) a tenu une rencontre sur cette thématique. Selon le Président de la section fiscale de l’ONES, Mouhamed Diéye, cette rencontre s’inscrit dans le cadre de notre initiative nationale dénommée Tax Equity dont la définition en wolof serait Natt gui li gnou bokk. « C’est également un programme régional lancé en 2022 au Sénégal et au Nigeria puis étendu au Ghana et en Tanzanie. Il vise essentiellement à renforcer l’engagement des acteurs civiques et gouvernementaux en matière d’équité fiscale. Son objectif est d’appuyer les acteurs de la société civile, les acteurs non traditionnels de l’écosystème pour une meilleure inclusion des politiques fiscales », dit-il.

Et de renchérir : « Adapter la fiscalité à l’ère du numérique est un enjeu économique important pour les Etats à faible revenu comme le Sénégal. L’essor de l’économie numérique à travers les géants du GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon… a favorisé l’avènement du E-commerce qui est une opportunité économique pour le continent africain, et sa fiscalisation, un défi pour les administrations fiscales qui pourront y trouver une potentielle source de recettes pour répondre à la pression économique actuelle ». A l’en croire, l’économie numérique sénégalaise est portée par la jeunesse. « C’est désormais l’affaire de jeunes entrepreneurs sénégalais à savoir couturiers, peintres, artistes, sportifs et commerçants y développent leurs activités. De nouveaux métiers en émergent : Community manager, webdesigner, data analyst, Social media manager etc…

En voulant la fiscaliser, il faut prendre en compte leur vulnérabilité, leur spécificité et les nombreuses opportunités d’emplois qu’elles regorgent dans un contexte de fortes sollicitations socioéconomiques », dit-il. Il met en exergue toutefois les risques dans la mise en œuvre effective de la fiscalisation du secteur notamment le manque de transparence dans les transactions en ligne, mais aussi l’augmentation des prix d’accès des consommateurs à certains services et produits électroniques.

« De plus, la fiscalité de l’économie numérique peut aussi exclure des populations pauvres des nombreuses opportunités socioéconomiques que peut représenter les contenus électroniques, professionnels, éducatifs, financiers réduisant considérablement la consommation de ces services et produits numériques », fait-il savoir. Il reste convaincu que si l’élargissement de l’assiette fiscale dans l’espace numérique vise à créer des revenus supplémentaires pour le gouvernement, ces revenus doivent servir au financement de politiques sociales notamment éducatives pour le renforcement du secteur numérique.

Ngoya Ndiaye

(Source : Rewmi, 19 janvier 2024)

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