Ces chiffres traduisent l’essor de la finance mobile au Gabon comme alternative au secteur bancaire traditionnel. Concentrées dans les centres urbains de Libreville, Port-Gentil et Franceville, les banques peinent à toucher la clientèle à faible revenu des régions et éloignées. La pénétration croissante de la téléphonie mobile permet à la finance mobile de solutionner ce problème d’accessibilité.
Le dernier tableau de bord de l’Economie du Gabon révèle qu’en 2022, les opérateurs télécoms Airtel et Moov Africa ont réalisé un chiffre d’affaires de 37,49 milliards FCFA sur le segment du mobile money. Un chiffre en hausse de 14,1% par rapport à 2021 où il était de 32,8 milliards, et que le ministère de l’Economie justifie par les « bonnes performances des différentes prestations ».
Ce montant se compose des opérations de retraits qui sont passées de 18,6 milliards CFA à 21 milliards (+12,8%) ; des opérations de paiements qui sont passées de 9,9 milliards FCFA à 11 milliards (+11,0%) ; des transferts nationaux qui sont passés de 3,4 milliards FCFA à 4 milliards (+16,6%) ; des opérations de transferts dans la zone CEMAC ont progressé de 66,6% à 1,5 milliard FCFA, grâce à une amélioration de l’interopérabilité et la signature de conventions entre les prestataires de services mobile money et les banques.
Le nombre d’utilisateurs de ce service est également en hausse. Le ministère de l’Economie révèle que sur la période, la quantité de comptes mobile money a augmenté de 34%, passant de 2 373 803 en 2021 à 3 169 109 en 2022. Les offres promotionnelles des deux opérateurs ont eu l’effet escompté, faisant passer le nombre de comptes actifs de 1 019 189 à 1 196 464, soit +17%.
Quant au circuit de distribution, s’il s’est enrichi d’un nouveau grossiste en 2022, passant à 30, il a vu sa quantité de demi-grossistes chuter de 788 à 500 informe Le Nouveau Gabon, soit une baisse de 37%.
(Source : Agence Ecofin, 25 novembre 2023)