De plus en plus de pays africains s’intéressent à la 5G. Cette technologie de dernière génération a le potentiel d’accélérer la transformation numérique avec des applications nouvelles dans plusieurs domaines, notamment le transport, la santé, l’éducation ou encore l’agriculture.

La technologie mobile de cinquième génération (5G) sera lancée au Ghana à partir du mois de septembre de cette année. C’est ce qu’a révélé Ursula Owusu-Ekuful, ministre des Communications et de la Digitalisation, le mercredi 20 mars lors d’une intervention sur la station de radio locale Peace FM.

Cette annonce promet aux consommateurs télécoms ghanéens une meilleure expérience de connectivité avec des vitesses de téléchargement plus rapides, une faible latence, une bande passante améliorée, entre autres. Elle soulève néanmoins la question du niveau de préparation du Ghana à la 5G au niveau du gouvernement, des opérateurs télécoms et des consommateurs.

5G : où en est le gouvernement ghanéen ?

Mme Owusu-Ekuful n’a pas donné davantage de détails sur le déploiement de l’ultra haut débit au Ghana. Toutefois, on sait déjà que le spectre et la licence 5G ne seront pas mis aux enchères comme cela se fait généralement. Le gouvernement ghanéen a plutôt décidé de créer une société d’infrastructure partagée neutre qui mettra les technologies mobiles adéquates à la disposition des opérateurs télécoms.

Cette stratégie devrait garantir que la 5G soit pleinement et rapidement disponible à l’échelle nationale, même dans les zones rurales. Dans plusieurs pays d’Afrique où la licence 5G a été attribuée aux opérateurs télécoms, il est toujours survenu un retard dans le déploiement effectif du réseau sur l’ensemble du territoire national. Le service s’est toujours majoritairement concentré dans une partie de la capitale et quelques principales villes secondaires.

Où en sont les opérateurs télécoms ?

Au niveau des opérateurs, MTN Ghana a commencé à afficher son intérêt pour la 5G dès août 2021. La société avait même prévu une phase pilote en 2022, mais cela n’a finalement pas eu lieu puisque les négociations avec le régulateur télécoms n’ont pas abouti. La société a quand même poursuivi la modernisation de son réseau télécoms pour se préparer au lancement de la technologie. Sa maison mère, MTN Group, s’est engagé en février 2023 à investir 1 milliard $ dans la 5G en cinq ans.

Si les autres opérateurs télécoms ghanéens n’ont pas encore fait d’annonces formelles sur la 5G, ils sont tous engagés dans des stratégies de modernisation et d’extension de leurs réseaux afin de renforcer leur compétitivité sur le marché.

Telecel (ex-Vodafone Ghana) concentre actuellement ses investissements sur l’extension du réseau 4G et le lancement de solutions fintech innovantes. AT (ex-AirtelTigo) a signé, en novembre 2023, un accord de coentreprise avec la société britannique de capital-risque Hannam Investments. Cette dernière s’est engagée à investir dans des technologies de pointe et dans la modernisation de l’infrastructure afin de créer un réseau de télécommunications mobiles 4G de premier plan, axé sur la fourniture de données rapides, fiables et sûres au consommateur.

Au niveau des consommateurs

Une fois lancée, l’adoption de la 5G au Ghana va notamment dépendre de la disponibilité sur le marché des smartphones compatibles avec cette technologie, ainsi que de la capacité des consommateurs à les acquérir. Selon un rapport disponible sur Ecofin Pro et intitulé «  5G : ce qui peut changer en Afrique avec l’ultra haut débit  », les smartphones 5G coûtent actuellement entre 200 et 1 500 $ et ne sont donc pas à la portée de la majorité de la population africaine. Le rapport cite également le coût élevé du service Internet 5G comme un obstacle à son adoption.

Isaac K. Kassouwi

(Source : Agence Ecofin, 21 mars 2024)

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