Après Madagascar, l’Ouganda, la RDC et la Tanzanie, l’opérateur d’infrastructures télécoms TowerCo of Africa(TOA), s’apprêterait à démarrer ses activités au Sénégal.
TowerCo of Africa (TOA) est la filiale du groupe Malgache Axian, qui a récemment pris le contrôle de l’opérateur Free à hauteur de 80%, en rachetant les 40% de parts jusque-là détenus par NJJ, (la holding dirigée par le Français Xavier Niel). TOA aurait donc reçu son agrément d’Opérateurs d’infrastructures au Sénégal.
Des sources bien informées indiquent que l’autorisation aurait été signée à quelques jours de l’élection présidentielle par le Ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Moussa Bocar Thiam et le Directeur Général de l’ARTP Abdou Karim Sall.
On est en droit de se demander pourquoi tenir cette information secrète ? Est ce parceque les acteurs du secteur critiquent l’opacité dans laquelle Free a obtenu sa licence 5G ?
Pour rappel, le 28 Mars dernier, le Rassemblement des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication (RESTIC) avait dans un communiqué indiqué que l’opérateur historique Sonatel avait mis sur la table 34,5 milliards pour l’acquisition de sa license alors que son concurrent a mis seulement 13,5 milliards dans une opération qui, selon cette structure, est discriminatoire.
Le Restic demandait également au nouveau Président de la République Monsieur Bassirou Diomaye Faye « de prendre des mesures conservatoires pour révoquer avec effet immédiat la license de Free. Selon l’organisation faitière du secteur, au-delà du manque à gagner de 20 milliards pour le trésor public, il s’agit d’une grave atteinte à la libre concurrence et représente un préjudice pour les usagers et consommateurs de la connectivité mobile de dernière génération. »
S’il s’averait qu’une autorisation d’opérateur d’infrastructure a été atribuée à l’actionnaire majoritaire de Free -sans appel d’offres-, il y aurait fort à regretter la manière par laquelle le processus a été mené. Ce nouveau dossier s’ajouterait donc à une longue liste que le nouveau régime devrait regarder en urgence afin que le principe de libre concurrence soit une réalité au Sénégal, au grand bénéfice des usagers du secteur de l’économie numérique.
Adou Faye
(Source : Le Journal de l’économie sénégalaise, 16 avril 2024)