En amont des journées de concertation sur la régulation des communications électroniques au Sénégal, les organisations sociales de Sonatel ont élaboré un mémorandum visant à contribuer au développement du secteur des télécommunications et du numérique. Ce document, fruit d’une démarche collaborative et inclusive, formule 94 recommandations prioritaires parmi les 441 contributions validées. Voici les points essentiels de ces recommandations :
1. Vision et Politique Stratégique
Rebâtir une Vision sur le Numérique : Avec l’échéance du plan Sénégal Numérique 2025, il est crucial de formuler une nouvelle vision à long terme (2035/2040) pour positionner le Sénégal parmi les leaders africains en économie numérique. Cette vision inclura des stratégies pour la data, l’intelligence artificielle, la digitalisation, et la cybersécurité.
Infrastructures Numériques Nationales : Développer un réseau robuste comprenant la 4G, la 5G, la fibre optique, des data centers, et des câbles sous-marins, ainsi que des initiatives comme les smart cities et les parcs technologiques.
Cadre Juridique et Réglementaire : Mettre en place un cadre qui favorise l’investissement, protège les acteurs nationaux, harmonise les politiques au niveau régional, et promeut l’économie numérique.
2. Réformes et Régulation
Réformes de l’État : Élargir l’offre énergétique durable (solaire, éolienne) en révisant la réglementation pour permettre la commercialisation sur tout le territoire. Réformer le FDSUT pour garantir l’exécution des programmes de développement du service universel.
Fiscalité : Mettre en place des exonérations fiscales pour les petites entreprises numériques et des crédits d’impôts pour les investissements à fort impact social et environnemental.
Réglementation Télécom : Renforcer la protection des données personnelles, promouvoir le e-commerce, et faciliter l’accès des PME aux services télécoms en révisant les lois sur le dégroupage et la concurrence.
3. Partenariats Public-Privé
Cadre d’Échanges : Associer les organisations sociales aux politiques du secteur numérique et réactiver le Conseil du Numérique pour orienter les décisions sectorielles.
Investissements : Encourager la collaboration entre le gouvernement et le secteur privé pour financer les infrastructures, développer les smart cities, et renforcer les capacités internet via des câbles sous-marins financés localement.
4. Capital Humain
Emploi et Formation : Développer des programmes de mentorat et de formation pour les jeunes, créer des fab labs et des centres d’incubation dans les régions rurales, et intégrer l’entrepreneuriat dans les cursus éducatifs.
Gestion des Compétences : Promouvoir le partage des compétences, détecter et former les jeunes talents, et favoriser le mécénat de compétences dans l’économie numérique.
5. Développement Numérique
Recherche et Développement : Mettre en place des centres de R&D, soutenir les TIC par des crédits d’impôts, et créer un fonds souverain pour l’innovation numérique.
Data et IA : Favoriser l’accès à la data pour tous, harmoniser les données, et utiliser l’IA pour optimiser la gestion des réseaux et accompagner les décisions publiques.
6. Couverture Réseaux et Qualité de Service
Accès Internet : Démocratiser l’accès à internet dans tout le territoire, accélérer le déploiement de la 5G, et moderniser les infrastructures télécoms pour garantir une couverture étendue et sécurisée.
Équipements : Améliorer la mutualisation des infrastructures entre opérateurs et investir dans des technologies de pointe pour assurer une qualité de service optimale.
7. Responsabilité Sociétale
Technologies Vertes : Promouvoir l’utilisation des technologies vertes pour réduire l’empreinte carbone.
Économie Locale : Développer l’économie culturelle via le numérique et créer des zones numériques locales pour incubateurs de services prioritaires.
Ces recommandations, axées sur une vision inclusive et durable, visent à propulser le Sénégal vers une transformation numérique bénéfique pour l’ensemble de la société. Les parties prenantes sont invitées à s’engager activement pour la mise en œuvre de ces propositions.
Pour aller plus loin, voici le document de 20 pages en intégralité
(Source : Le Techobservateur, 4 août 2024)