Lors de son lancement en juillet 2023, le service de Starlink semblait hors de portée pour le Kényan moyen en raison de son coût élevé. Depuis, l’entreprise a ajusté ses tarifs et proposé des offres plus abordables.

La société télécom kényane Safaricom s’inquiète de l’arrivée du fournisseur de services Internet par satellite Starlink sur le marché national de l’Internet. Dans une lettre adressée à l’Autorité des communications (CA), Safaricom lui a recommandé d’obliger les fournisseurs d’accès à Internet par satellite à s’associer à des opérateurs de réseaux mobiles locaux, plutôt que de leur attribuer des licences d’exploitation indépendantes.

Selon Safaricom, cette approche permettrait de favoriser l’innovation tout en évitant des dommages potentiels. «  La couverture satellitaire s’étend de manière inhérente à de multiples frontières territoriales et, ce faisant, a le potentiel de fournir illégalement des services et de causer des interférences nuisibles à l’intérieur des frontières territoriales de la République du Kenya  », peut-on lire dans la lettre.

Cette lettre de Safaricom intervient alors que Starlink gagne rapidement en popularité au Kenya. Lancé en juillet 2023, le service coûtait initialement 6 500 shillings kényans (50,5 $) par mois, avec un coût matériel unique de 89 000 shillings (KES). Aujourd’hui, ce coût a été réduit de près de 50 %, passant à 45 500 KES. L’entreprise propose également aux Kényans la location du matériel pour 1 950 KES par mois, plus 2 700 KES pour l’activation. De plus, une offre de 50 Go de données est désormais disponible pour 1 300 KES par mois.

Ces offres compétitives de Starlink perturbent Safaricom, leader incontesté du marché télécom kényan jusqu’à présent. Sur le marché de l’Internet mobile, Safaricom contrôle 63,5 % des abonnés, selon les dernières données de la CA (mars 2024). Airtel Kenya, Telkom, Equitel, et Jamii détiennent respectivement des parts de marché de 31,5 %, 1,8 %, 1,5 %, et 1,5 %. Sur le segment de l’Internet fixe, Safaricom détient 37,4 % de parts de marché.

La concurrence apportée par Starlink devrait pousser les opérateurs télécoms kényans ainsi que les fournisseurs d’accès à Internet à améliorer la qualité de leurs services tout en proposant des offres plus abordables pour les consommateurs. Irungu Kang’ata, gouverneur du comté de Murang’a, a exhorté le gouvernement à ignorer les préoccupations de Safaricom. Selon lui, l’Internet de Safaricom est souvent lent, avec des vitesses pouvant descendre à 4,7 Mb/s, alors que Starlink offre des vitesses allant jusqu’à 100 Mb/s. De nombreux internautes partagent son avis.

Isaac K. Kassouwi

(Source : Agence Ecofin, 26 août 2024)

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