Le gouvernement tunisien veut accélérer le développement de l’infrastructure télécoms nationale du pays dans le cadre de ses ambitions de transformation numérique. Pour y arriver, l’exécutif veut miser sur les investissements des opérateurs télécoms.
La Tunisie a identifié un besoin d’environ six à sept câbles sous-marins à fibre optique internationaux. C’est ce qu’a laissé entendre Kamel Saadaoui, chef de cabinet du ministère des Technologies et de la Communication, dans un entretien accordé à l’Agence Tunis Afrique Presse après la mise en service, le mercredi 6 mars, du câble Ifriqiya (ramification du câble PEACE) exploité par Ooredoo.
L’initiative devrait notamment permettre de renforcer l’infrastructure télécoms nationale de la Tunisie pour accélérer le développement des réseaux de télécommunications à travers le pays et faciliter le déploiement commercial de la 5G.
Le gouvernement tunisien invite donc les opérateurs télécoms à investir dans les câbles sous-marins. Selon M. Saadaoui, l’exécutif a choisi de diversifier ses partenaires dans le domaine des câbles sous-marins en raison des coûts élevés associés à ce type d’infrastructure et de la nécessité de surmonter les problèmes qui peuvent survenir. L’opérateur historique Tunisie Telecom a pendant longtemps détenu le monopole sur le segment.
La Tunisie est actuellement desservie par plusieurs câbles sous-marins à fibre optique internationaux dont SEA-ME-WE 4, Keltra, Hannibal, Didon et, désormais, Ifriqiya. Orange a annoncé, en avril 2023, un câble sous-marin reliant la Tunisie à la France qui devrait être mis en service fin 2025.
Le renforcement de l’infrastructure télécoms nationale devrait contribuer à améliorer la qualité et la couverture des services télécoms afin de répondre à la demande croissante des populations et des entreprises en connectivité à haut débit. D’après les statistiques de l’Instance nationale des télécommunications (INT), la capacité moyenne de bande passante internationale consommée est passée de 782 gigabits par seconde au 3e trimestre 2021 à 980 Gb/s au 3e trimestre 2023. Sur la même période la capacité équipée est passée de 1 210 Gb/s à 1 710 Gb/s.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 8 mars 2024)