Le Maroc est le premier pays en Afrique et dans les Etats arabes à mettre en oeuvre la Recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’intelligence artificielle (IA) a affirmé, vendredi à Rabat, la sous-directrice de l’UNESCO pour les sciences sociales et humaines, Gabriela Ramos.

Dans une allocution lors d’une conférence nationale de présentation du Rapport UNESCO d’évaluation de l’état de préparation du Maroc à l’IA, Mme Ramos a félicité le Royaume pour cette initiative pionnière, soulignant que le pays a été un précurseur dans la région en lançant son rapport.

La sous-directrice de l’agence onusienne a mis en avant les conclusions de la méthode d’évaluation de la préparation (RAM), affirmant que le Maroc bénéficie de fondations robustes pour l’essor d’un écosystème dynamique en IA, avec une infrastructure technologique solide et une connectivité de qualité.

Parmi les atouts remarquables, elle a cité les politiques exemplaires en matière d’Open Data, considérées comme le moteur propulseur du développement de l’intelligence artificielle.

Mme Ramos a, également, fait savoir que le Maroc dispose d’infrastructures de formation et d’éducation de qualité en matière de compétences en IA et de recherche dans le domaine, citant le Centre international d’intelligence artificielle du Maroc à l’UM6P, un centre de catégorie 2 sous l’égide de l’UNESCO.

Dans le même sillage, elle a salué les politiques d’équité numérique solides mises en oeuvre dans le Royaume, qui se traduisent par un des taux de féminisation des ingénieurs parmi les plus forts au monde (42%), soulignant qu’il s’agit d’un ingrédient essentiel à la construction d’un écosystème de recherche et de développement équitable, car les inégalités du genre au sein des équipes qui développent ces modèles entraînent des inégalités en aval.

“C’est un domaine où le Maroc se distingue particulièrement et devrait servir de modèle à d’autres pays”, a-t-elle relevé.

De son côté, la ministre chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour, a indiqué que ce rapport s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale du développement numérique, qui vise à accompagner la transition numérique des services publics en exploitant le potentiel de l’IA pour améliorer la qualité des prestations offertes aux citoyens et aux entreprises.

Dans cette optique, la ministre a relevé que la collaboration avec les experts de l’UNESCO revêt une importance capitale, notamment dans le contexte actuel du renforcement de l’écosystème de l’IA au Maroc, que ce soit à travers le soutien aux start-ups, la promotion de la recherche et développement, ou encore l’attraction des acteurs internationaux spécialisés, “en vue de devenir un producteur majeur dans ce domaine”.

Cette conférence constitue une étape majeure dans le projet “Exploiter le pouvoir de l’IA pour promouvoir l’égalité des chances dans le monde numérique” et entend servir de terrain de partage et d’échange autour des résultats des différentes concertations tenues tout au long du projet.

Il s’agit aussi d’une occasion pour partager les recommandations et initiatives identifiées, constituant un socle important en alignement avec la vision nationale pour exploiter le plein potentiel que pourrait offrir l’IA.

Ladite rencontre est marquée par deux panels traitant de deux thématiques, à savoir “l’utilisation de l’IA au service de l’humain : quelles opportunités et défis pour le Maroc à l’horizon 2030 ?” et “l’utilisation de l’IA au service de l’humain : quelles perspectives de l’avenir de l’IA au Maroc ?”.

A noter que la Recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’IA reste la seule norme normative globalement acceptée pour l’éthique de l’IA, adoptée par 193 États membres en 2021, dont le Maroc.

(Source : Maghreb Arabe Presse, 17 mai 2024)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *