Jusqu’ici très réfractaire aux cryptomonnaies, le régulateur du marché financier nigérian s’intéresse aux « tokens » adossés à des actifs comme les biens immobiliers, les actions et les titres de dettes.
La Securities and Exchange Commission (SEC), le régulateur des marchés financiers au Nigeria, prévoit d’autoriser l’échange des jetons numériques adossés à des actifs sur des plateformes agréées sans lever ses restrictions relatives au trading sur les cryptomonnaies, rapporte Bloomberg ce lundi 1er mai, citant un responsable de l’instance de régulation.
« La SEC envisage d’autoriser des plateformes offrant des jetons numériques adossés à des actifs, notamment des actions, des titres de dettes et des biens immobiliers, mais pas des plateformes d’échange des cryptomonnaies », a déclaré Abdulkadir Abbas, responsable des titres et des services d’investissement à la Commission. « En tant que régulateur, nous souhaitons toujours commencer par une offre claire et très simple avant d’aborder des offres complexes », a-t-il ajouté.
L’instance de régulation des marchés financiers entend agréer des fintech en tant que sous-courtiers numériques, intermédiaires de financement participatif (crowdfunding), plateformes en ligne de conseil en investissement financiers (robo-advisors) gestionnaires de fonds et émetteurs de jetons numériques, appelés également tokens.
M.Abbas a précisé dans ce cadre que les plateformes d’échange de tokens adossés à des actifs devraient « subir une année d’incubation réglementaire au cours de laquelle elles n’offriront que des services squelettiques contrôlés par la SEC afin d’étudier le modèle de leurs opérations et leur aptitude à fournir des services dans le pays ».
L’initiative vise à attirer les investisseurs locaux accros aux monnaies numériques échangées sur la blockchain vers les actifs locaux, notamment les actions, qui sont de plus en plus boudées.
Selon un rapport publié en août 2022 par Triple A, une société spécialisée dans la technologie blockchain, le Nigeria arrive en tête du classement des pays africains où l’adoption des cryptomonnaies est la plus élevée et au 4è rang mondial, juste après les Etats-Unis, l’Inde et le Pakistan. Les 22,33 millions de détenteurs de cryptomonnaies nigérians représentent 10,34 % de la population du pays.
A noter que d’autres pays, dont Singapour, testent déjà le trading des jetons numériques adossés actifs comme des obligations, un lingot d’or ou encore des biens immobiliers.
(Source : Agence Ecofin, 1er mai 2023)