L’atteinte aux infrastructures de fibre optique entraîne des pertes de revenus pour les opérateurs télécoms. Cela contribue également à la dégradation de la qualité des services fournis aux consommateurs.
Au Nigeria, le ministère des Travaux publics réfléchit à une règlementation qui criminalise les dommages causés aux infrastructures de fibre optique des opérateurs télécoms, rapporte Bloomberg qui cite des sources proches du dossier. La nouvelle régulation prévoit des sanctions plus sévères pour les fautifs et se concentre sur la surveillance des activités des entreprises de construction.
Selon les sources, cette initiative intervient après les plaintes répétées de MTN Nigeria et d’autres entreprises de télécommunications qui déplorent des pertes financières en raison des coupures de câbles. La Commission des communications du Nigeria (NCC) a recensé plus de 35 000 cas de coupure de fibre optique en 2022 et plus de 24 000 en 2023. Un investissement de 14 milliards de nairas (11,3 millions $) a été consenti pour réparer ces dégâts.
L’atteinte aux infrastructures télécoms est une préoccupation au cœur des débats dans le secteur télécoms nigérian depuis plusieurs années déjà. En 2022, Airtel avait déjà demandé aux autorités de la considérer comme une infraction pénale. Dès 2014, le gouvernement avait proposé un projet de loi sur les infrastructures nationales critiques.
Au Nigeria où les opérateurs télécoms sont actuellement confrontés à divers défis qui nuisent à leur capacité d’investissement (inflation, dépréciation du naira, pénurie de devises étrangères, taxation multiple, augmentation des prix de l’énergie…), la réglementation en réflexion devrait contribuera à un meilleur contrôle des dépenses.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 22 avril 2024)