Le Sénégal, en tant que nation dynamique et en développement, reconnaît l’importance et les enjeux socio-économiques de l’analyse spatiale et de la géomatique dans la formulation, la mise en œuvre et le suivi efficace des politiques publiques. La récente révision du Plan national de Géomatique témoigne de l’engagement continu du pays à renforcer son Infrastructure de Données Géospatiales (IDG) pour répondre aux besoins changeants de planification et de développement.
Contexte et Objectifs de la Révision du Plan national de Géomatique (PNG)
Malgré des efforts importants déployés pour atteindre les objectifs du PSE, le besoin d’informations géospatiales n’a pas été suffisamment reconnu et les progrès vers la réalisation des objectifs n’ont donc peut-être pas été suivis et contrôlés de manière totalement satisfaisante.
Cependant, une prise de conscience émerge parmi les décideurs politiques et le secteur privé quant à l’impérieuse nécessité de l’intégration de la géomatique de manière transversale au sein des ministères et des organisations. Les données collectées à partir de diverses sources sont non seulement précises et fiables, mais également importantes pour aborder les défis majeurs tels que le changement climatique, les ressources en eau, la sécurité alimentaire, les catastrophes naturelles, les transports sûrs, l’agriculture, la gestion foncière, la santé publique et l’entrepreneuriat.
En investissant massivement dans des applications basées sur les données géospatiales, nous pouvons mieux appréhender ces problématiques et apporter des réponses plus efficaces. Une compréhension approfondies des données géospatiales de tous ces secteurs peut conduire à un bond en avant dans la manière dont le « PROJET » sera mis en œuvre, surveillé et suivi.
L’IDG permet de créer une superposition visuelle des données géospatiales disponibles, ce qui peut aider à révéler des modèles et des tendances qui autrement ne pourraient pas être perçus et ainsi aider à résoudre les problème complexes de durabilités dans les projets de développement.
Lorsque les données géospatiales sont visualisées sous forme de cartes auxquelles sont ajoutées des attributions et/ou superposées des informations, on aboutit à un outil de communication extrêmement efficace transcendant les barrières linguistiques et culturelles.
Les problèmes complexes sont compris en quelques secondes. En tant que mécanisme de reporting, l’IDG est sans égal, et sa valeur pour l’Etat ne doit pas être sous-estimée. Ainsi, pour étendre les capacités de surveillance aux niveaux local, national et régional, les informations géospatiales s’avèrent essentielles pour capturer la durabilité des efforts de développement.
La révision du Plan national de Géomatique du Sénégal intervient à un moment important où les technologies géospatiales évoluent rapidement et où les besoins de données pour la planification et le suivi des politiques publiques sont de plus en plus complexes. L’objectif principal de cette révision est de moderniser et de renforcer l’IDG du Sénégal afin de mieux répondre aux défis actuels et futurs de développement.
Ainsi la contribution de l’IDG dans cette phase d’élaboration Plan stratégique de Développement du Sénégal appelé « Le PROJET » est à plusieurs niveaux : Accès aux données géospatiales et statistiques : l’IDG/S offre un accès centralisé et convivial à un large éventail de données géographiques, facilitant la collecte d’informations pertinentes pour la planification des politiques publiques.
Analyse spatiales avancées : grâce aux outils d’analyse intégrés les décideurs politiques peuvent procéder à des analyses approfondies pour mieux comprendre les dynamiques territoriales et définir des priorités en matière de développement
A titre d’exemple, dans le contexte de bonne gouvernance foncière, l’État a la possibilité de publier sur le Géoportail du Plan National de Géomatique, l’accès aux droits réel et la cartographie du parcellaire afin de garantir aux usagers une meilleure visibilité sur les transactions foncières.
La visite du Président de la République sur le terrain, à Keur Mousseu, Région de Thiès, avec un « Plan de masse » en main en est une parfaite illustration. On peut également citer comme exemples d’application, le zonage des potentialités des terres agricoles, la surveillance maritime, la déforestation, la gestion des ressources extractives, etc..
Suivi et évaluation des politiques publiques
L’IDG permet un suivi continu et une évaluation rigoureuse des politiques publiques fournissant des indicateurs spatiaux et des outils de visualisation pour mesurer les progrès et l’impact des interventions gouvernementales sur le territoire.
L’Infrastructure de Données Géospatiales du Sénégal peut jouer un rôle essentiel dans la planification et le suivi des politiques publiques, en fournissant des données précises, des outils d’analyse avancés depuis une plateforme centralisée pour l’accès de tous aux informations géographiques.
La révision récente du Plan national de Géomatique témoigne de l’engagement continu du Sénégal à utiliser la géomatique comme un levier puissant pour le développement durable et inclusif du pays.
En collaborant étroitement avec les parties prenantes nationales et internationales, le Sénégal est bien positionné pour tirer parti des avantages de son IDG et relever les défis complexes du changement systémique attendu par les autorités et les populations.
Mouhammad Abdallah Diallo, Coordonnateur du GICC (GéoSénégal), Chef de projet SEN Spatial
(Source : Digital Business Africa, 12 juin 2024)