Le développement des télécommunications en Afrique est confronté à un défi majeur : l’accès à l’énergie. En effet, 80% des pylônes télécoms en Afrique subsaharienne dépendent encore de générateurs diesel [1], une source d’énergie coûteuse et polluante. Cette dépendance aux combustibles fossiles constitue déjà une problématique contraignante. L”augmentation constante de leurs prix, avec par exemple une hausse de 32% du prix du diesel entre 2021 et 2022, représente un inconvénient supplémentaire pour les opérateurs.

Dans la zone de l’Afrique subsaharienne, l’accès difficile à une énergie fiable et abordable freine le développement des télécoms. Coupures de courant fréquentes, absence de réseau électrique, des coûts énergétiques élevés, des difficultés à adopter des solutions renouvelables décélèrent l’expansion des télécoms. 43% de la population africaine n’a toujours pas accès à l’électricité [2], ce qui représente un obstacle majeur à la connectivité et au développement économique.

Cette kyrielle d’handicaps impacte négativement les opérateurs de télécommunications dans leur rythme d’expansion, affectant ainsi la qualité du service, les coûts d’exploitation et leur capacité à investir dans de nouvelles infrastructures. La transition vers la 5G, qui s’annonce comme la prochaine révolution du secteur des télécommunications, ne fera qu’aggraver ce défi. En effet, la 5G est exigeante en énergie et son déploiement dans des zones où l’accès à l’électricité est déjà limité risque de creuser encore le fossé numérique.

Vers des solutions énergétiques durables

En février 2020, la GSMA a annoncé que le secteur s’était mis d’accord sur un objectif d’émissions de carbone nettes zéro d’ici à 2050, alors qu’à date les télécommunications représentent 2 à 3% de la consommation énergétique mondiale.

Face à ces urgences, il est impérieux de trouver très rapidement des solutions énergétiques durables pour le secteur des télécommunications en Afrique.

L’atteinte de ces objectifs de décarbonisation nécessite des investissements substantiels dans la production d’énergie à faible émission de carbone. De nombreux opérateurs se fixent des objectifs spécifiques en termes d’utilisation d’énergie renouvelable, visant à accroître la part des sources d’énergie renouvelable dans le mix énergétique

De facto, l’énergie solaire s’impose comme une alternative prometteuse. En effet, elle est propre, abordable et inépuisable. D’ailleurs, le continent africain dispose d’un potentiel solaire exceptionnel, avec 60% des meilleures ressources mondiales [3].

Une solution innovante : le modèle ESCO (Energy Service Company).

Un ESCO, ou Entreprise de Services d’Économie d’Énergie, est une entité spécialisée dans la fourniture de solutions visant à améliorer l’efficacité énergétique d’une installation. Cela inclut des services tels que l’audit énergétique, le financement et l’implémentation de solutions techniques efficaces, et la garantie de résultats en termes d’économies d’énergie. Les ESCOs partagent souvent les économies réalisées avec leurs clients, opérateurs téléphoniques, créant un incitatif financier pour adopter des pratiques énergétiques plus durables.

Ce modèle permet donc aux opérateurs de télécoms d’externaliser la gestion de l’énergie de leurs sites, les autorisant à concentrer leurs ressources humaines et financières sur leur cœur de métier.

D’ici 2030, la SFI estime que les entreprises de services énergétiques géreront entre 166 000 et 250 000 sites télécoms, soit un taux de croissance annuel de 15 %.

En s’appuyant sur les acteurs ESCO, les opérateurs ont pour ambition d’améliorer leur efficience énergétique tout en maximisant le recours aux énergies renouvelables, et en particulier le recours à l’énergie solaire qui leur permet de réduire considérablement leur impact environnemental. Un avis partagé par Aida DIOUF, Directrice Exécutive Afrique du groupe Camusat qui pointe l’urgence : “ Nous nous trouvons en effet à un moment charnière à l’intersection de la technologie et de la durabilité. Et les opérateurs téléphoniques s’appuient sur des partenaires comme Camusat pour atteindre leurs objectifs de croissance sans pour autant négliger les objectifs environnementaux auxquels nous souscrivons à 100%”.

Camusat : un engagement pionnier en faveur de l’énergie solaire

En Afrique, le Groupe Camusat s’est engagé de manière pionnière dans la transition énergétique e avec plus de 100 millions d’euros investis dans les infrastructures énergétiques africaines depuis 2017.

Ces investissements ne se limitent pas exclusivement à des solutions solaires, mais englobent une gamme variée de mesures visant à améliorer l’efficacité énergétique des infrastructures télécoms. Avec plus de 7 000 sites télécoms actuellement sous gestion en Afrique, le Groupe administre une capacité de 31 MWp, ayant généré une économie de plus de 127 000 tonnes de CO2 depuis 2017.

L’objectif de Camusat d’ici 2050 selon Aida Diouf est l’utilisation de zéro fuel sur tous leurs sites, grâce notamment à la maximisation des solutions d’énergie solaire, un engagement environnemental fort de la part du Groupe.

Ainsi, le Groupe Camusat collabore étroitement avec toutes les parties de l’écosystème pour transformer l’infrastructure des télécommunications en modèles d’affaires durables. Le groupe se donne pour mission de faire du développement durable un choix judicieux pour l’avenir des infrastructures de télécommunication.

Cette transition vers l’énergie solaire présente des avantages considérables. En effet, elle permet de réduire les coûts d’exploitation liés à l’énergie, d’améliorer la fiabilité du réseau et de protéger l’environnement en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Elle contribue également à améliorer la qualité de vie des populations locales en réduisant la pollution atmosphérique et sonore causée par les générateurs diesel. Enfin, elle permet de créer des emplois locaux dans le secteur des énergies renouvelables.

L’énergie solaire est un atout majeur pour le développement durable des télécommunications en Afrique. En s’engageant dans la transition énergétique, le continent africain peut relever le défi de l’accès universel à l’énergie et à l’Internet, et ainsi ouvrir la voie à un avenir plus prospère et durable.

CAMUSAT

(Source : Agence Ecofin, 12 mars 2024)

[1] GSMA, Le défi de l’énergie pour les réseaux mobiles d’Afrique subsaharienne, Octobre 2023

[2] Africa Energy Outlook 2022

[3] Africa Energy Outlook 2022

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