D’un taux de 53% en 2021, le Sénégal vise à passer à 75% de couverture de sa population en assurance maladie en 2024. D’ici à 2030, l’objectif est de dépasser un taux de 95%.
Dans le cadre de l’agenda de numérisation des paiements des travailleurs lancé en 2021, et suite au diagnostic réalisé en 2018 en partenariat avec la Better Than Cash Alliance, basée aux Nations Unies, le gouvernement sénégalais continue d’investir dans l’évolution de sa plateforme innovante, SUNUCMU, lancée en 2019. Outil de dématérialisation des opérations d’enrôlement, de cotisations et de suivi des transactions courantes de santé, elle se veut également une réponse à la problématique du financement de la CMU, en facilitant la collecte des cotisations et favorise la mobilisation de dons, notamment de la diaspora.
De son côté, l’Agence Nationale de la CMU (ANACMU), lancée en 2013, a pour mission d’assurer la mise en œuvre du programme national de développement de la Couverture Maladie Universelle et est également engagée dans une démarche de refonte de sa stratégie d’intervention. L’enrôlement obligatoire et automatisé des Sénégalais pourrait faire croître son taux de couverture au-delà des 95% d’ici à 2030, notamment grâce à la numérisation complète de son système d’inscription, avec des outils comme SUNUCMU.
L’ANACMU s’est depuis doté de plusieurs outils pour accélérer l’accès à la santé pour tous des Sénégalais, reposant essentiellement sur SIGICMU, son Système d’Information de Gestion Intégré. On compte notamment SUNUCMU, SAMACMU (une application mobile qui permet une gestion personnalisée du dossier de l’assuré maladie), ou SITFAC (un système intégré de traitement de factures). Le Système de Gestion de l’Assurance Maladie (GESTAM) offre un certain nombre de fonctionnalités permettant une bonne gestion administrative comptable et financière des mutuelles de santé, des IPM et de l’imputation budgétaire et permet de mettre à jour la base de données de l’assurance maladie au Sénégal.
Un accent tout particulier doit être mis sur l’enrôlement des communautés qui en ont le plus besoin, y compris les femmes et les jeunes, pour s’assurer que personne ne soit laissé pour compte. En effet, d’après l’ANACMU, 84 % des personnes inscrites via la plateforme sont des femmes. Bien qu’elles gagnent deux fois moins que les hommes, les femmes sont à l’origine de 45 % des paiements numériques sur la plateforme, acquérant ainsi un direct contrôle sur leur santé. Le succès de la santé numérique est particulièrement évident dans les zones rurales, où le nombre de renouvellements d’inscription sur la plateforme est le plus élevé.
Nous avons interviewé les usagers SUNUCMU afin de comprendre l’impact de la digitalisation des paiements sur leur vie professionnelle, familiale, et leur accès à la santé.
(Source : Seneweb, 19 janvier 2024)