L’adoption du mobile money est en pleine croissance en Afrique. Ce service accessible aux abonnés de téléphonie mobile constitue une alternative pour l’inclusion financière d’une population très peu bancarisée.
L’Autorité malienne de régulation des télécommunications, des TIC et des postes (AMRTP) a recensé 14,5 millions de comptes mobile money au Mali en 2022. Il s’agit d’une croissance de 150 % par rapport aux 5,8 millions de comptes déclarés par les opérateurs en 2017. Sur la période, le taux de pénétration de l’argent mobile est passé de 31 % à 66 %.
L’AMRTP n’explique pas directement cette croissance de l’adoption de l’argent mobile au Mali ces dernières années. Si les plateformes Orange Money et Moov Money sont les plus dynamiques, l’entrée sur le marché de nouveaux acteurs comme Sama Money, Wave, Wizall Money entraîne une concurrence de plus en plus rude.
L’adoption des services de mobile money au Mali ne peut pas être dissociée de celle de la téléphonie mobile puisqu’il faut disposer d’une carte SIM pour ouvrir un compte d’argent mobile auprès des opérateurs télécoms. Le parc national d’abonnements mobiles est passé de 22 millions en 2017 à 25,8 millions en 2022. Le taux de pénétration du mobile était de 117 % en 2022.
L’AMRTP reconnaît le mobile money comme un « véritable catalyseur » de l’inclusion financière et des paiements publics. En effet, l’argent mobile a contribué de 30 % au taux d’inclusion financière du Mali qui était de 54 % en 2022 selon les chiffres publiés par le régulateur. En tant que levier important pour le développement de l’économie numérique, le régulateur encourage toutes les initiatives en faveur du développement de ce service.
« Des mesures d’encadrement appropriées doivent être mises en place pour renforcer la concurrence sur ce marché et réduire le coût d’accès. Les mesures favorables aux paiements publics (taxes fiscales, salaires, allocations) ainsi que l’interopérabilité des plateformes doivent être envisagées en vue de démocratiser l’accès et l’usage. Il appartiendra aux Autorités de régulation (télécoms, bancaire, concurrence…) de travailler en bonne synergie pour relever ces défis », a recommandé le régulateur télécoms malien.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 3 juin 2024)