Les coupures et perturbations dans la fourniture de la connexion internet au Cameroun agacent de nombreux Camerounais. Ceci depuis le 14 mars 2024, à la suite de l’incident en Côte d’Ivoire ayant affecté les câbles sous-marins à fibre optique desservant plusieurs pays africains.
Depuis lors, un débat est soulevé sur la souveraineté numérique des États africains et particulièrement du Cameroun en matière d’infrastructures numérique. Objectif, trouver des solutions pour ne plus être totalement dépendant des câbles sous-marins à fibre optique déployés par des entreprises et groupes internationaux.
C’est dans ce sens qu’Olivier Leloustre, President du CAMIX (Cameroon Internet Exchange Point, qui est l’association de droit camerounais responsable de la gestion du point d’échange Internet), et activiste engagé au service de la communauté, a lancé un appel à toute la communauté camerounaise des télécoms. Pour lui, la réponse viendra du Camix. Et les Camerounais ont les moyens immédiats de se protéger contre ces mésaventures.
Premièrement, indique-t-il, il suffit d’échanger les traffics des opérateurs au point d’échange.
Deuxièmement, il faut activer les caches. “Nous avons huit serveurs cloudflare qui chôment depuis 18 mois à Douala comme à Yaoundé, car personne ne veut les remplir. Nous avons un Google cache à Yaoundé, mais personne n’est connecté. Pourtant, c’est gratuit. Akamai est là, en production, mais les opérateurs ne l’utilisent pas”, observe avec désolation Olivier Leloustre.
L’ancien PDG de Ringo pense qu’en refusant d’avancer vers le modèle du peering, les opérateurs télécoms camerounais laissent les supra opérateurs comme Starlink s’installer tranquillement. “J’ai envie de vous dire que le directeur marketing de STARLINK ne pourrait faire mieux que vous”, lance-t-il à l’endroit des telcos camerounais.
D’où son invitation à tous les telcos camerounais : “Mobilisons-nous, travaillons ensemble pour protéger nos intérêts et notre économie sans attendre que chaque Camerounais envoie son argent chez Elon Musk”
(Source : Digital Business Africa, 18 mars 2024)