Une déclaration sur le renforcement du dialogue avec les plateformes numériques globales et les instances africaines de régulation de la communications a été signée à l’issue de la conférence internationale sur la régulation numérique organisée par la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle de Côte d’Ivoire les 23 et 24 avril 2024 à Abidjan.

Mme Latifa Akharbach, présidente de la HACA du Maroc et présidente en exercice du Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication (RIARC) et M. Roch Olivier Maistre, président de l’ARCOM France et actuel président du Réseau Francophone des Régulateurs des Médias (REFRAM) ont signé cette déclaration le 24 avril 2024 à Abidjan. C’était en présence de Me René Bourgoin, vice-président du RIARC et président de la HACA de Côte d’Ivoire.

Une déclaration qui relève notamment l’engagement des régulateurs membres des deux réseaux à conduire un dialogue constructif avec les plateformes en ligne pour contribuer au développement d’un espace numérique respectueux de la démocratie et des droits de l’Homme et favorisant la diversité culturelle et linguistique.

Dans ce document solennel, les signataires invitent également les plateformes à mettre en place des politiques et des moyens de modération des contenus adaptés aux contextes nationaux et régionaux et les incitent à l’utilisation de systèmes de recommandations algorithmiques favorisant la diversité des sources d’information.

En effet, explique Christian Bosembe, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication en RDC, la gestion linguistique demeurait jusqu’ici une lacune notable : « Avec environ 400 langues et groupes ethniques, des conflits peuvent surgir si une ethnie se proclame supérieure à une autre, refusant de communiquer en lingala ou en français mais utilisant plutôt le Tchilumba. Il devient alors difficile de superviser ces échanges puisque nous ne contrôlons pas totalement les plateformes qui, de leur côté, ne sont pas préparées à gérer de telles spécificités ».

Par ailleurs, l’on a également appris que Google est en train de développer des outils pour quinze langues qui devraient être intégrées à ses services d’ici la fin de l’année. Des recherches dans ce sens sont menées à Nairobi au Kenya et à Accra au Ghana en ce moment.

« Nous avons des équipes qui étudient comment incorporer les dialectes locaux dans nos algorithmes d’intelligence artificielle afin de repérer les provocations à la violence, entre autres », a déclaré Pren-Tsilya Boa-Guehe, responsable des relations institutionnelles panafricaines, gouvernementales et des politiques publiques chez Google.

Toujours en ce qui concerne le renforcement de la politique de modération, TIKTOK, META, X et GOOGLE se sont aussi engagés à mettre en œuvre des dispositifs ou outils de signalement simples d’usages et aisément accessibles aux utilisateurs pour signaler la présence sur leurs services de contenus susceptibles d’être considérés comme contraires aux conditions générales de la plateforme.

Lors de cette rencontre, TIKTOK, par le biais d’Eric GARANDEAU, Responsable des Relations gouvernementales de la Politique Publique basé en France a indiqué que c’est une préoccupation qui tient à coeur son réseau social :

« Les règles communautaires sur notre plateforme interdisent des contenus haineux, violents…Ce sont des comportements individuels qui se retrouvent sur TIKTOK qu’il va pouvoir réguler. Pour atteindre ses résultats, TIKTOK doit inspirer de la confiance… C’est fondamental pour nous d’assurer la sécurité de ses utilisateurs et lutter contre les contenus illicites »

Lors de la même cérémonie, certaines plateformes numériques ( Tiktok, Meta) ont accepté de signer un « Protocole d’engagement volontaire des grandes plateformes en ligne avec le Réseau Francophone des Régulateurs des Médias (REFRAM) et le Réseau des Instances Africaines de Régulation de Communication (RIARC) ». Quatre sections d’engagement y figurent. En vue du renforcement de la collaboration et du dialogue avec les autorités de régulation des médias sur le continent africain et dans l’espace francophone.

Ces engagements portent entre autres, sur la désignation d’un point de contact unique pour les autorités publiques et sur la mise en œuvre de mesures de transparence adéquates à travers notamment la publication d’un rapport annuel portant sur l’ensemble des actions de modération décidées par ces plateformes.

A l’issue des travaux de cette conférence qui a réuni des régulateurs de 24 pays d’Europe et d’Afrique, des représentants des plateformes numériques globales, Meta, Google, Tiktok et X ainsi que des organisations internationales tels que l’OIF et l’Unesco, les présidents du RIARC et du REFRAM et des membres des deux réseaux ont été reçus en audience par le vice-président de la République de Côte d’Ivoire M. Tiemoko Meylet Koné.

(Source : Digital Business Africa, 4 mai 2024)

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