L’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC) a créé ce 20 août 2024 un Groupe de travail technique (GTT) chargé d’analyser la situation des Points d’échange Internet (IXP) du Cameroun et de proposer des solutions pour leur revitalisation.
La décision de son directeur général, le Pr Ebot Ebot Enaw, portant création de ce GTT indique que les dépenses de fonctionnement du Groupe seront imputées au budget de l’ANTIC.
Le GTT aura pour missions de réaliser un diagnostic approfondi de la situation actuelle de l’IXP de Douala ; d’identifier les obstacles techniques, opérationnels et réglementaires à son bon fonctionnement ; de proposer des solutions concrètes et réalisables pour surmonter ces obstacles ; d’élaborer un plan d’action détaillé pour la revitalisation de l’IXP ; de proposer des indicateurs de performance pour évaluer l’efficacité de l’IXP et de formuler des recommandations pour l’amélioration du cadre réglementaire régissant les IXP au Cameroun.
Le Groupe de travail technique sera présidé par le chef de la Division de la Normalisation et de la Coopération (DNC) de l’Antic. Le représentant de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) sera le vice-président.
Parmi les membres du GTT l’on compte deux (02) experts du CAMIX, deux (02) experts de CAMTEL, un expert de MTN Cameroon, un expert d’ORANGE Cameroun, un expert de MATRIX Télécoms et enfin un expert de ST-DIGITAL.
Le secrétariat du GTT pour sa part sera assuré par un cadre désigné par le DG de l’ANTIC.
La composition du GTT sera constatée par une décision du directeur général de l’ANTIC, après désignation des experts par leurs structures respectives. En plus, le GTT pourra faire appel à toute personne dont l’expertise est jugée nécessaire à l’accomplissement de sa mission.
Ce GTT dispose d’un délai de deux mois à compter de la date de sa première réunion pour transmettre son rapport final au directeur général de l’ANTIC. Le groupe sera dissous de plein droit dès la transmission de son rapport final au DG.
Le DG de l’Antic précise que les fonctions au sein de ce GTT sont gratuites. Toutefois, les intéressés peuvent bénéficier d’une indemnité dont les montants sont fixés par sa décision.
Il faut noter qu’à ce jour, le Cameroun dispose de près de 15 000 km de câbles à fibre optique, de quatre câbles sous-marins d’une capacité de 32 To, de boucles optiques urbaines, de deux points d’échange Internet, de plusieurs centres de données et d’une couverture réseau nationale de près de 90 %.
Malheureusement, les deux points d’échange Internet (Douala Exchange Point et Yaounde Exchange Point) ne fonctionnent pas de manière optimale, tout comme le CAMIX, gestionnaire de ces points d’échange.
Ces points d’échange Internet permettent d’échanger du trafic entre opérateurs via une plateforme neutre se comportant comme un circuit virtuel. L’un des avantages principaux étant la fin du transit du trafic Internet et de nos communications électroniques vers des réseaux internationaux avant de revenir au Cameroun.
Financée à hauteur de 1, 417 milliard de francs CFA par le Fonds spécial des télécommunications, la mise en place de ces points d’échange internet (IXP) était adossée à l’interconnexion des fournisseurs d’accès internet aux sites d’hébergement des IXP, à l’acquisition des équipements de télécommunications et des TIC, à l’installation et à la configuration des équipements.
À ce jour, les opérateurs télécoms et FAI n’ont pas encore procédé à l’interconnexion de leur réseau à ces points d’échanges. Au grand dam des utilisateurs et de certains opérateurs du numérique. La récente coupure internationale des câbles sous-marins à fibre optique avait montré la vulnérabilité et la dépendance du Cameroun à ces câbles de fibre optique. Les pertes occasionnées au Cameroun devraient être moindres si ces deux points d’échange fonctionnaient à merveille.
Les propositions du GTT sont donc vivement attendues.
(Source : Digital Business Africa, 22 août 2024)