La bataille entre Orange et Wave ne s’estompe pas. Même si elle ne fait pas trop de bruits, elle oppose les deux concurrents dans le domaine des codes USSD notamment.
Depuis quelques temps, à cause de la crise politique qui secoue le Sénégal, les autorités ont très souvent tendance à restreindre la connexion internet via données mobiles. Une décision qui ne pénalise pas que les usagers. Du côté des acteurs de la monnaie électronique, on vit difficilement cette situation, mais à des degrés bien différents. Si l’opérateur Orange Money n’a pas trop de soucis grâce à son code USSD déjà populaire, ce n’est pas le cas de son concurrent immédiat Wave. En effet, jusqu’à un passé très récent, Wave ne disposait pas de Code USSD.
Par conséquent, sans connexion internet, impossible d’utiliser ses services. Une incongruité que la direction a essayé de corriger. Depuis juin 2023, l’Etablissement de monnaie électronique dispose d’un code qui permet de faire des opérations sans connexion. Mais tout n’est pas aussi simple. Selon une source proche de Wave, l’entreprise fait face à une rude concurrence d’Orange. « L’écrasante majorité des abonnés est avec Orange. Depuis longtemps, Wave court derrière Orange pour avoir cette possibilité qu’il a avec les autres opérateurs. Aujourd’hui, avec EXPRESSO et FREE, on peut faire des opérations sur Wave, mais pas avec Orange. Ils refusent catégoriquement », souffle la source.
Pourtant, selon un expert des télécommunications, les codes USSD sont facturés par les opérateurs. Par exemple, chaque fois qu’un client utilise sa puce avec son opérateur pour une transaction électronique via un code USSD, il y a un petit montant qui est reversé à l’opérateur. Mais selon notre source, c’est parce qu’Orange redoute énormément la concurrence de Wave qu’il refuse de lui laisser les coudées franches. Selon plusieurs sources concordantes, Wave a saisi plusieurs fois le régulateur des télécommunications. Mais d’aucuns estiment qu’il s’agit d’une question de survie pour le concurrent.
Mamadou Diop
(Source : CIO Mag, 16 février 2024)