Dr El Hadji Abdourahmane DIOUF, Ministre de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation représenté par Ababacar Dieng, conseiller technique chargé de la recherche de l’innovation et du numérique, a procédé ce jeudi au lancement officiel du programme Mastercard Foundation EdTech Fellowship. Ce programme est un catalyseur pour transformer les secteurs de l’éducation au Bénin et au Sénégal en soutenant des startups EdTech prometteuses. Selon Senam Beheton Directeur Exécutif EtriLabs, ce programme a pour ambition d’accélérer 36 startups sénégalaises innovantes dans le domaine de l’éducation au cours des trois prochaines années au Sénégal.
« Ce programme marquera un tournoi dans le paysage éducatif du Sénégal. Le programme Mastercard Foundation EdTech Fellowship au Bénin et au Sénégal est le fruit d’une co-création entre le Center for Innovative Teaching and Learning (CITL) et de EtriLabs. Il se positionne comme un catalyseur pour transformer les secteurs de l’éducation dans ces deux pays en soutenant des startups EdTech prometteuses. Notre objectif est d’accompagner 36 startups innovantes, chacune ayant le potentiel d’ajouter 8 000 nouveaux apprenants chaque année pendant trois ans. Cette initiative vise à créer un impact durable et à permettre à ces entreprises de prospérer et de contribuer de manière significative à l’amélioration de l’éducation dans les deux pays », a déclaré Senam Beheton Directeur Exécutif EtriLabs.
Medea Cesar Degbe, Directeur des opérations de EtriLabs ne dira pas le contraire. Selon lui, « ce programme vient rejoindre deux ou trois points à savoir l’éducation, l’entrepreneuriat et les questions d’intelligence sociale. L’objectif c’est de donner le moyen aux startups de pouvoir éclore, de pouvoir étendre leur solution. Notamment chacun des startups doit aller recruter 8 000 nouveaux apprenants chaque année. Donc accélérer 36 startups EdTech innovantes pour atteindre un total de 24 000 apprenants par startup sur 3 ans. Dans le programme chacune des startups doit recevoir 75 000 dollars soit 45 millions de F CFA ».
Pour le représentant du ministre Ababacar Dieng, c’est un programme qui arrive à son heure. « Je trouve que c’est projet qui non seulement offre un financement aux startups, mais aussi, c’est un véritable tremplin pour des solutions qui ont le potentiel de transformer notre paysage éducatif… Nous sommes convaincus que l’innovation et l’adaptation de technologie de pointe sont essentiels pour moderniser l’empathie pédagogique et pour améliorer la qualité de notre enseignement supérieur. C’est pourquoi nous cherchons à stimuler des partenariats entre les universités et aussi à financer des projets de recherche et de développement. Donc ce projet à notre avis arrive à son heure », a souligné le conseiller technique chargé de la recherche de l’innovation et du numérique.
Ousseynou Diop est l’un des bénéficiaires du programme. Il est Directeur de Xarale, une plateforme éducative panafricaine qui vise à résoudre le problème de l’accès limité à une éducation de qualité dans les domaines du numérique et de la technologie en Afrique. « Ce programme est ambitieux, intéressant. Il vise à avoir de l’impact dans la vie des jeunes africains, surtout les femmes et les populations défavorisées. Le programme va beaucoup nous aider pour avoir plus d’impact, d’avoir de partenariat stratégique surtout aller vers d’autres marchés africains. Au Sénégal, les jeunes passent beaucoup de moyens dans les classes ensuite, ils ne trouvent même pas de stage. Ce qui est paradoxal. Comment faire une formation bac plus 5 sans avoir de stage. Parce qu’il y a une inadéquation entre ce qu’on apprend dans les écoles et dans les vrais besoins du marché », dit-il.
Près d’un adulte sur deux au Sénégal, est illettré
Par ailleurs, rappelle la facilitatrice générale Awa Sarr, « au Sénégal les statistiques démontrent de faibles niveaux d’éducation. D’après le rapport : Bulletin statistique sur l’accès différentiel à l’éducation des filles et des garçons au Sénégal” (octobre 2023) par UN WOMEN, le taux d’achèvement du cycle primaire est de 63,2% et celui du premier cycle de l’enseignement secondaire de 39,5 %. Près d’un adulte sur deux au Sénégal est illettré. Un chiffre alarmant, une situation qui exige une action immédiate et coordonnée de notre part…Nous avons conçu ce programme pour bâtir un écosystème EdTech fort engagé. L’éducation en Afrique et particulièrement au Sénégal, fait face à de nombreux défis. Selon les données, les plus récentes, 57 % des jeunes, seulement assurant le cycle primaire. En milieu rural, il y a une seule fille sur quatre qui achève le cycle primaire. Et grâce aux statistiques, 60 % des lycéens échouent au baccalauréat ».
(Source : Pressafrik, 20 juin 2024)