La connexion internet était encore chaotique mardi 6 février au Soudan. Depuis vendredi soir 2 février, plusieurs États de ce pays en guerre sont affectés par une chute drastique de la bande passante, chute de plus de 50% d’après Netblock et IODA, des organismes de surveillance des réseaux en source ouverte. L’armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide qui s’affrontent depuis avril se blâment réciproquement. Cette rupture de réseau peut avoir un lourd impact sur les populations.

Sur les trois opérateurs au Soudan, Sudatel et MTN ont été complètement hors de service pendant plusieurs heures, selon l’association américaine Internet society. MTN Soudan a évoqué des difficultés « liées à des circonstances en dehors de son contrôle ».

L’origine de ces perturbations reste encore incertaine. Digital rights Lab Sudan, une association soudanaise qui surveille les réseaux, pointe du doigt les Forces de soutien rapide qui auraient mis la main sur des data centers à Khartoum. Des accusations que réfutent les paramilitaires.

« Cette coupure de réseaux a un impact direct sur nos programmes d’aide humanitaire », déplore dans un communiqué la SAPA, l’Association américaine des médecins soudanais. Elle affecte également les Soudanais qui utilisent les services de paiement mobile pour leurs transactions quotidiennes.

D’après une étude de l’agence de développement britannique FSD Africa, publiée en août 2022, sans accès aux services bancaires, les Soudanais utilisent des moyens informels de transfert d’argent qui s’appuient notamment sur l’achat de crédits téléphones et data numérique. Une pratique qui n’a fait que s’accentuer depuis le début du conflit.

Gaëlle Laleix

(Source : RFI, 7 février 2024)

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