L’Entente des Spécialistes togolais en technologie de l’information et de la communication (ESTETIC) a annoncé, en fin de semaine, son programme pour l’année 2024 devant la presse. La rencontre tenue au siège du Conseil national du Patronat dont est membre ESTETIC a été l’occasion pour cette association des acteurs de l’économie numérique de livrer aux médias leur engagement pour « l’accélération de la transformation numérique pour plus d’inclusion sur le plan national et le renforcement de l’intégration économique en Afrique. »
Cette ambition a été déclinée en thème de la conférence de presse organisée, vendredi 1 mars, à Lomé par l’ESTETIC. Une semaine après des discussions avec le ministre de l’Economie numérique et de la Transformation digitale, Cina Lawson ; ESTETIC dévoile son programme pour 2024 dont la participation prochaine à la conférence sur la gouvernance numérique en Afrique (AfreGov 2024), du 12 au 14 mars 2024. Pour l’association, il s’agit de faire rayonner les talents du Togo dans le numérique au-delà des frontières nationales. C’est pourquoi, l’association a lancé un appel aux acteurs du numérique togolais à participer à cette rencontre dont le thème porte sur l’inclusion sociale en Afrique. A cette conférence de Kigali au Rwanda, « des experts du domaine, des dirigeants de gouvernements, des ministres parleront des meilleurs pratiques, de leurs réalisations ; mais également des activistes et leaders de la société civile viendront pour exprimer les attentes des populations gouvernées », a rappelé le président de l’ESTETIC, Kwaku Agbeko Dogba.
L’enjeu de la conférence, c’est donc discuter sur « comment avoir une meilleure proximité, accessibilité des services publics pour que les administrés puissent facilement accéder aux gouvernants à travers la technologie », a expliqué M. Dogba.
Autre évènement important pour l’ESTETIC, sa participation au prochain Salon international des professionnels de l’économie numérique (SIPEN) à Abidjan en Côte d’Ivoire. « ESTETIC se veut une passerelle, un pont pour tout opérateur économique qui veut garantir sa visibilité à l’extérieur, afin que le savoir-faire togolais en matière de technologies puisse s’exporter », a laissé entendre le président de l’ESTETIC, également troisième vice-président du ROPTIC, Regroupement des organisations des professionnels des Tics de l’Uemoa. ESTEIC a contribué à la création de ce regroupement en 2022, dans sa vision sous-régionale.
Un vivier de talents
Mise en place depuis 2006, ESTETIC regroupe des acteurs clés de l’écosystème du numérique, des technologies et donc de l’économie numérique du pays. Parmi ces acteurs, Café Informatique et télécommunications, société dont le fondateur Jean-Marie Noagbodji a introduit Internet au Togo ; IDS Technologie investie dans l’ingénierie de distribution et solutions technologiques ou encore CAGECFI, cabinet de gestion, de conseils en finance et d’informatique, une société togolaise dont les prouesses s’étendent en Afrique dans la digitalisation des microfinances comme au Sénégal ou au Rwanda.
C’est donc pour promouvoir des champions nationaux que l’ESTETIC a vivement appelé les entreprises ou les personnes physiques, acteurs de l’économie numérique à rejoindre ses rangs pour une synergie d’actions. « ESTETIC veut renforcer les liens entre les professionnels et les utilisateurs ; entre les acteurs eux-mêmes et entre les professionnels et les autorités publiques pour le développement de la technologie au Togo et pour le développement du Togo par la technologie », a insisté M. Dogba.
Le dynamisme au sein de l’Entente des Spécialistes Togolais en Technologies de l’Information et de la communication a été salué par le Conseil national du patronat du Togo (CNP Togo). Coami Sedolo Laurent Tamégnon a invité l’ESTETIC à contribuer au développement des technologies, mais surtout à leur bon usage.
Usage rationnel de la technologie
L’ESTETIC travaille pour que la connectivité aille jusqu’au dernier kilomètre au Togo. Elle mène plusieurs actions en ce sens dont des plaidoyers et des discussions avec les différents acteurs du secteur. Vendredi 1 mars, l’association a surtout insisté sur la nécessité de faire accroître la productivité grâce au numérique.
« Des études faites prouvent que les efforts menés pour démocratiser la connectivité et réduire les coûts ne sont pas suffisamment consommés par les populations. 80% des utilisateurs se limitent à des usages sur des réseaux sociaux… », a relevé le président de l’ESTETIC. « Des usages encore à l’état embryonnaire », a souligné Kwaku Agbeko Dogba. Ce dernier a appelé les utilisateurs à aller au-delà du divertissement, de la communication basique pour utiliser le numérique au profit de la production et la création de contenus. Sur ce point, des pistes de réflexions existent. Le vice-président du CNP a invité les membres de l’association à réfléchir par exemple à des outils de sécurisation du foncier, à la cybersécurité, aux ressources pédagogiques en ligne, mais aussi à la protection des jeunes exposés à tout type de contenus.
« C’est un défi. On pourrait se tromper de combat si nous nous focalisons uniquement sur la recherche d’amener le très haut débit là où il n’y a pas des usages, des personnes prêtes et formées pour l’utiliser », a conclu le président de l’ESTETIC, ravi du cadre de discussion entre son association et le ministère de l’Economie numérique et de la Transformation digitale qui permet d’orienter les actions « pour avoir des utilisateurs avertis au bout du fil. »
Défiscalisation des terminaux afin de permettre aux ménages et aux entreprises de s’équiper, mutualisation des supports physiques des opérateurs pour faire baisser les coûts proposés aux consommateurs. Voilà entre autres points de positionnement de l’ESTETIC pour permettre une meilleure inclusion numérique au Togo.
Souleyman Tobias
(Source : CIO Mag, 4 mars 2024)