Pour Dakar qui vient de lancer officiellement le processus d’adoption d’une stratégie des données sur-mesure, l’évènement était une sorte de promenade de santé, tant il y avait de la matière. La directrice des TIC, Madame Aissatou Jeanne Ndiaye Sy, s’est chargée de présenter le texte que le Sénégal compte bientôt mettre au point, en synergie avec l’ensemble des parties prenantes, dont la GIZ. Première nation du continent à s’engager sur un tel chemin, le Sénégal compte baliser la voie, dans un contexte où, plus que jamais, les données dictent la marche du monde. Les Chutes Victoria, bel endroit situé sur le fleuve Zambèze, au Zimbabwe, ont accueilli l’édition 2023 de ce grand sommet dédié à l’innovation.
L’édition 2023 du Transform Africa Summit a vécu. Cette année, le Sénégal a pris part à l’évènement, fort de sa stratégie des données dont les bases ont été lancées au mois de mars dernier au King Fahd Palace de Dakar, en présence de hautes autorités dont le Directeur général de Smart Africa Alliance, avec l’appui de la coopération allemande. Les grandes lignes du texte en préparation ainsi que les orientations ont été présentées lors de la grand-messe de l’innovation qui vient de s’achever au Zimbabwe. “Notre stratégie, c’est la première en Afrique. Nous avons la lourde tâche de montrer, plus ou moins, le chemin. Nous allons travailler sur quatre piliers globalement : la gouvernance, l’infrastructure, culture et compétence et usage. Cet usage-là permet de donner de la valeur et surtout, de l’autonomie aux startups“, explique Aissatou Jeanne Ndiaye Sy, convaincue que le concept “dites le nous une fois” doit être une réalité dans l’utilisation des données des populations. “Comme c’est la première fois au Sénégal et en Afrique, on a voulu que ce soit très collaboratif. On a créé des groupes de travail et lancé récemment une consultation nationale pour que les gens qui ne font pas partie des groupes de travail puisque réagir en ligne“, a conclu celle qui pilote la stratégie au Ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie Numérique du Sénégal.
De son côté, le Coordonnateur du Fonds de développement du service universel des télécommunications (FDSUT) et ancien Directeur des télécommunications, s’est appesanti sur la problématique de la connectivité et principalement, dans le monde rural et au niveau des frontières. Ce point majeur est bien pris en charge dans la stratégie Smart Africa Broadband 2025 dont le Sénégal est porteur au sein de l’Alliance Smart Africa et dans la stratégie nationale Sénégal Numérique 2025 pour “un numérique pour tous et pour tous les usages en 2025 au Sénégal, avec un secteur privé dynamique et innovant, dans un écosystème performant”. Cet impact attendu dans tous les secteurs d’activités s’accompagne d’un renforcement de l’écosystème numérique et de l’innovation chez les jeunes, à travers la loi de promotion des startups dite Startup Act, comme précisé par Modou Mamoune Ngom lors d’un atelier qu’il a animé avec des partenaires techniques et financiers du Sénégal, notamment sur les chantiers digitaux et leur financement. Ces questions sont au coeur des missions du FDSUT chargé de promouvoir l’accès des populations rurales, à faibles revenus ou défavorisées, aux services de communications électroniques afin d’améliorer leur intégration dans le développement économique et social du pays et contribuer à leur épanouissement..
Autour des objectifs clés que sont transformer, innover et connecter, le sommet Transform Africa a réuni de grands acteurs du continent dont les Chefs d’Etat du Rwanda, du Malawi, du Zimbabwe. Entre autres sujets abordés par les participants : l’état de la connectivité en Afrique, les meilleures pratiques en matière d’expansion de la connectivité, le rôle de la connectivité dans l’avancement des secteurs tels que la santé et l’impact de la celle-ci sur le développement socio-économique du continent.
(Source : Le Techobservateur, 27 avril 2023)