La Semaine nationale de la santé numérique a été hier un prétexte pour Enda Santé d’organiser un panel sous le thème : « Les principes de gouvernance de données de santé. » Cette opportunité, saisie au cours de cet événement mondial, a servi aussi de cadre d’échanges sur l’utilisation des données sanitaires. Ainsi, le district de Guédiawaye a été choisi pour un partage d’expériences. « On a porté notre choix sur Guédiawaye pour discuter avec eux pour avoir leur expérience par rapport à la gestion des données sanitaires, par rapport à l’utilisation des nouvelles technologies », a expliqué Papa Djibril Ndoye, le directeur adjoint d’Enda Santé.

Pour prendre part à la semaine digitale pour la santé à l’instar des coalitions de Transform Health à travers le monde, Enda Santé a organisé aussi cette activité de transformation digitale « pour sensibiliser les personnes d’une part, et engager des discussions et des échanges d’expériences avec les différentes parties impliquées à différents niveaux pour faire avancer l’agenda de la digitalisation de la gouvernance des données sanitaires, d’autre part », a dit Papa Djibril Ndoye. Selon lui, comme le monde marche aujourd’hui avec la digitalisation dans tous les secteurs, y compris celui de la santé, « on va inévitablement vers cette digitalisation ». « Pour le cas spécifique de la santé, la digitalisation sera nécessairement accompagnée par une bonne gouvernance des données sanitaires pour assurer la sécurité des données et la confidentialité pour les patients », a-t-il fait savoir.

Pour ce faire, l’engagement des populations, des communautés et des acteurs de la santé est plus que nécessaire pour atteindre ensemble cet objectif. « Ça demande beaucoup de mobilisation, de sensibilisation, de discussion avec les différents partenaires dans différents niveaux pour qu’on puisse s’accorder sur l’essentiel pour pouvoir avancer dans ce cas », a-t-il dit en outre.

A l’en croire, un projet de digitalisation du système de la santé au Sénégal est en cours. « Enda santé compte ainsi accompagner l’Etat dans ce processus à travers la sensibilisation, la gouvernance des données sanitaires, mais également pour l’implication des différents acteurs à la synergie des interventions au niveau national », a informé le directeur adjoint.

Pape D. Ndao, agent à la Direction de la planification, de la recherche et des statistiques à la Division du système d’information sanitaire au ministère de la Santé, ajoute : « Ce projet de digitalisation, qui a été déposé au niveau du Secrétariat général, est en cours de validation. Il a été piloté par la Banque mondiale à hauteur de 50 milliards. Il comprend 5 composantes dont la première est le dossier patient. » Selon ses explications, « l’idée est que chaque patient ait son dossier personnel et que ce dossier soit disponible dans toute autre structure où le patient pourrait être amené à suivre un traitement ».

Malgré l’existence de la loi de 2008 qui protège les données à caractère personnelle et les données de santé des individus, un besoin de réglementation de cette loi de la digitalisation se fait sentir.

D’après Mohamed Diop, directeur des Affaires juridi­ques du contentieux de la con­formité de la Cdp (Commission de protection des données personnelles) au Sénégal, « il n’y a pas d’initiatives pour permettre aux structures du privé d’utiliser les technologies de l’information et de la communication pour gérer le dossier du patient dans le cadre du parcours pour pouvoir lui donner les soins le plus rapidement possible et avoir des données fiables ».

Justin

(Source : Le Quotidien, 17 novembre 2023)

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