Le 25 juin 2024, à Dakar, le Ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, M. Alioune Sall, a plaidé en faveur d’une modernisation du cadre réglementaire des médias au Sénégal. Cette initiative, prise lors de la Journée de réflexion sur l’intégrité de l’information, vise à adapter les lois et institutions médiatiques, aux réalités de l’ère numérique et à relever les défis croissants liés à la désinformation et aux discours de haine.
Nécessité d’une adaptation aux réalités numériques
L’essor fulgurant des nouveaux médias et des réseaux sociaux, a bouleversé le paysage médiatique sénégalais, créant de nouveaux défis et opportunités. L’actuel cadre réglementaire, datant de 2017, peine à répondre aux exigences de ce nouvel environnement numérique.
M. Sall a ainsi souligné l’urgence de créer un nouvel organe de régulation indépendant et doté de moyens adéquats, capable de réguler efficacement l’ensemble des médias, traditionnels et numériques. Cette nouvelle instance devrait s’inscrire dans une approche inclusive et concertée, impliquant l’ensemble des acteurs du secteur médiatique.
Moderniser le Code de la presse pour l’ère numérique
Le Code de la presse sénégalais, adopté en 2017, contient des dispositions devenues obsolètes face aux réalités de l’information en ligne. Une révision profonde de ce texte est donc nécessaire pour :
Renforcer la lutte contre la désinformation et les discours de haine en ligne, tout en préservant la liberté d’expression. Favoriser le développement d’un journalisme de qualité et responsable à l’ère numérique. Protéger les droits des citoyens dans l’environnement numérique, en particulier en ce qui concerne la collecte et l’utilisation de leurs données personnelles. Dépénaliser les délits de presse pour favoriser la liberté d’expression.
M. Sall a également évoqué la question sensible de la dépénalisation des délits de presse. Tout en reconnaissant la nécessité de maintenir des sanctions en cas de fautes professionnelles graves, il a plaidé pour une dépénalisation des délits mineurs, afin de favoriser un climat de liberté d’expression plus propice au débat démocratique.
Un cadre réglementaire moderne pour un paysage médiatique dynamique et responsable
Les réformes proposées par M. Sall, visent à instaurer un cadre réglementaire moderne et adapté aux réalités du Sénégal à l’ère du numérique. Ce nouveau cadre devrait permettre de :
-Renforcer la liberté d’expression et le pluralisme de l’information. -Lutter contre la désinformation et les discours de haine. -Promouvoir un journalisme de qualité et responsable. -Protéger les droits des citoyens dans l’environnement numérique.
La modernisation du cadre réglementaire des médias constitue un chantier majeur pour le Sénégal. En favorisant un paysage médiatique dynamique, responsable et inclusif, ces réformes contribueront à la consolidation de la démocratie et au développement durable du pays.
Vers une collaboration renforcée entre les acteurs
La réussite de cette modernisation dépendra d’une collaboration étroite entre les différents acteurs concernés :
Le gouvernement, qui doit jouer un rôle moteur dans la mise en œuvre des réformes.
Les professionnels des médias, qui doivent s’engager dans une démarche d’autorégulation et de responsabilisation.
La société civile, qui doit jouer un rôle de veille et d’alerte.
Les citoyens, qui doivent être sensibilisés aux enjeux de l’information et des médias à l’ère du numérique.
La Journée de réflexion de Dakar a constitué une première étape importante dans la réflexion sur la modernisation du cadre réglementaire des médias au Sénégal. Les engagements pris et les actions identifiées lors de cette rencontre, devront se concrétiser dans les prochains mois, afin de permettre au Sénégal de relever les défis et de saisir les opportunités liés à l’information, dans un monde numérique.
(Source : Léral, 25 juin 2024)